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Guerre en Ukraine : l'Europe réfléchit déjà à la reconstruction

Les armes résonnent toujours en Ukraine mais le monde se penche déjà sur la reconstruction du pays. Une conférence internationale organisée par la Commisson européenne et l'Allemagne s'est tenue à Berlin.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La ville de Boutcha (Ukraine) en ruines, le 4 avril 2022. (THIBAULT LEFEVRE / RADIO FRANCE)

Parce qu'il n'est jamais trop tôt pour penser à l'après-guerre. La reconstruction de l'Ukraine, de ses routes, de ses ponts, de ses hôpitaux, de ses infrastructures transports va durer des décennies : c'est un défi qui commence maintenant, de la même manière qu'on n'a pas attendu la fin de la Seconde Guerre mondiale pour réfléchir au redressement de l'économie européenne. Le chancelier allemand Olaf Scholz parle d'un "plan Marshall du XXIe siècle", la présidente de la Commission européenne d'un geste de solidarité nécessaire.

Concrètement, il faut combien ? "350 milliards d'euros", dit la Banque mondiale, mais ce montant ne prend en compte ni les combats qui ont détruit un grand nombre de villes industrielles dans le Donbass, ni les attaques systématiques des Russes contre les installations énergétiques. Ce sera plus évidemment. Kiev de son côté parle de 750 milliards de dollars.

Mais l'Ukraine va aussi avoir besoin d'une aide très vite pour son fonctionnement quotidien. Volodymyr qui est intervenu par vidéo mardi 25 octobre a demandé 38 milliards pour pouvoir continuer à financer les salaires (des enseignants, des médecins), les prestations sociales et les retraites...

Les Américains, les plus gros donateurs

Qui va mettre la main au portefeuille ? Les Américains, bien sûr : depuis le début de la guerre ce sont les plus gros donateurs, en termes d'aide financière, matérielle, humanitaire. Les Européens aussi, Allemagne en tête. Berlin est aujourd'hui parmi les 27 le pays qui dépense le plus pour l'Ukraine.

La difficulté, c'est que beaucoup d'États se sont endettés pour faire face au Covid et à la crise énergétique. Mais pour financer les réparations on pourait aussi piocher dans les avoirs russes qui ont été gelés en vertu des sanctions internationales. Ça c'est le grand espoir de Zelensky. Il y en a selon lui pour 300 à 500 milliards de dollars. Sauf qu'il n'existe pour l'instant aucun mécanisme juridique qui valide ce genre de chose.

Un futur partenaire européen

Tout cet argent, en tout cas, il va falloir le canaliser, l'organiser pour éviter qu'il s'évapore en pots-de-vin comme en Afghanistan. Est-ce qu'il s'agira d'ailleurs de dons ou de prêts, rien n'est fixé. Mais la Commission européenne plante ses jalons pour coordonner ce grand chantier et ne pas perdre le "leadership".

Le fait que l'Ukraine souhaite faire partie de l'Union est un argument supplémentaire. Depuis le mois de juin, elle a le statut de pays candidat. Investir dans un futur partenaire qui fera partie à terme du marché intérieur, c'est aussi dans l'intérêt bien compris des Européens. La troisième édition de cette conférence internationale aura lieu début 2023 au Royaume-Uni.

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