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États-Unis : l'enquête contre Hunter Biden s'accélère et pourrait gêner la présidence de son père

Aux États-Unis, il n’y a pas que Donald Trump qui soit empêtré dans les affaires judiciaires. Hunter Biden, le fils de l’actuel président, a lui aussi des ennuis avec la justice, quoiqu’à une échelle bien moindre. Un procureur spécial vient d’être nommé.
Article rédigé par franceinfo - Loig Loury
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Hunter Biden, fils du président américain, quittant le palais de justice fédéral J. Caleb Boggs, Wilmington, au Delaware, le 26 juillet 2023. (RYAN COLLERD / AFP)

Cette nomination a fait l’effet d’une petite bombe à Washington. Ce procureur, chargé d'enquêter sur le fils de l'actuel président américain, s’appelle David Weiss, et cela fait en réalité plusieurs années qu’il enquête sur Hunter Biden, 53 ans, accusé d'avoir fraudé le fisc et d'avoir acquis une arme à feu alors qu'il était toxicomane. David Weiss dispose désormais de pouvoirs plus larges et son indépendance est garantie : il ne sera pas "soumis à une supervision quotidienne", assure ainsi le ministre américain de la Justice. 

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De cette façon, la Maison Blanche n’a pas l’air de mettre son nez dans un dossier aussi chargé politiquement. D’autant plus que l’affaire, récemment, a connu un important rebondissement. Hunter Biden et David Weiss, en effet, avaient conclu un accord. Le premier plaidant coupable pour éviter la prison ainsi qu’un embarrassant procès. Accord finalement nul et non avenu, a décidé une juge à la surprise générale, ce qui pourrait donc envoyer tout ce petit monde devant un tribunal.

Un procès embarrassant

Un procès dont le président Biden, en lice pour un second mandat, se passerait volontiers. Les charges qui pèsent contre Hunter Biden ont beau être à des années-lumière de ce qui est reproché à Donald Trump, cela reste du pain bénit pour les Républicains qui, depuis des années, cherchent des noises au fils pour atteindre le père.

Les conservateurs lui reprochent en particulier, mais sans preuves, d’avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine, alors que Joe Biden était le vice-président de Barack Obama. Donald Trump lui-même, depuis la Maison Blanche, avait demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky d’enquêter sur Hunter Biden. Ce qui avait d’ailleurs valu au milliardaire une première procédure d’impeachment. Autant dire qu’un éventuel procès en pleine campagne présidentielle, l’an prochain, n’arrangerait pas Joe Biden.

Une telle procédure, sans aucun doute, générerait des semaines de gros titres peu flatteurs et détournerait l’attention des casseroles autrement plus lourdes que traîne Donald Trump. Pour cette raison, les Républicains, malgré la nomination du juge Weiss, censée garantir l’indépendance de l’enquête, continuent de faire du bruit et de dénoncer, toujours sans preuve, les manipulations du clan Biden.

Le président, lui, se refuse à tout commentaire sur cette affaire.

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