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"My Son Hunter" : aux Etats-Unis, un film très critique sur le fils du président Joe Biden suscite l'intérêt

Ce film à petit budget, sorti directement en vidéo à la demande, revient sur la vie dissolue et intrigante du locataire de la Maison Blanche.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Hunter Biden et son père Joe Biden, le 20 janvier 2009 à Washington. (CARLOS BARRIA / REUTERS)

C'est un film loin d'Hollywood qui fait son petit effet aux États-Unis : My Son Hunter, sorti 7 septembre 2022 directement en vidéo à la demande, est très critique envers le président Joe Biden. Produit par un groupe médiatique très marqué à droite, il raconte en partie la vie de Hunter Biden, le fils de l’actuel pensionnaire de la Maison Blanche. Et il est surtout un homme qui passionne les conservateurs américains : cette partie non-négligeable d’Américains, à droite, répètent ainsi à l’envie que la famille Biden est corrompue jusqu’à l’os. Plusieurs livres ont même été publiés sur le sujet.

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Biden, 52 ans, fait figure de personnage central. Il est connu pour sa vie dissolue, beaucoup d’alcool, de drogues, de sexe tarifé. Il en parle lui-même dans une autobiographie. Mais, surtout, Donald Trump l’a mis en cause directement dans un débat présidentiel. Il se serait servi du nom et de la fonction de son père, vice-président de 2008 à 2016, pour gagner beaucoup d’argent auprès de groupes énergétiques en Ukraine et en Chine. Les preuves - des emails notamment - se trouveraient sur un ordinateur portable oublié par Hunter Biden chez un réparateur. Le New York Post - quotidien conservateur - en a fait un article juste avant l’élection présidentielle de 2020. Article considéré comme de la propagande russe qui n’a été pas relayé par les autres grands médias ou Facebook. Histoire enterrée par le FBI, assurent les sympathisants de Trump.



Il s’avère que cet ordinateur existe bien mais l’authenticité de son contenu suscite largement plus de doutes. Du côté des démocrates, on rappelle qu’Hunter Biden n’a jamais occupé de position officielle au sein d’un gouvernement et que parler de lui permet de faire diversion dès que Trump fait face à une nouvelle affaire judiciaire.

Un film à la fois inregardable et à voir

Le film à petit budget - moins de 3 millions de dollars - a été tourné en Serbie, à la fois moins chère et visuellement plus proche de l’Ukraine que les Etats-Unis. My Son Hunter est distribué par Breitbart, site très marqué à droite et qui fait partie de ce groupe de productions tournées en marge d’Hollywood, considéré trop libéral.

Quant au synopsis, il s'agit d'une satire, avec des effets sonores et visuels, des personnages qui parlent face caméra. Comme cette agent secrète en charge de la protection de Joe Biden qui annonce que le film n’est pas une histoire vraie, avant de sourire et d’ajouter "enfin, sauf pour tous les faits avérés". Joe Biden y est présenté comme un vieillard sénile, menteur, pas très à l’aise avec la technologie, un peu trop tactile avec les femmes. Les médias, eux, mentent par incompétence ou malfaisance. Hunter Biden, lui, apparaît d’abord comme un fêtard mal dans sa peau. Une stripteaseuse - en fait, une antifa qui danse pour rembourser sa dette étudiante - se prend d’affection pour lui. Il lui raconte sa vie, ses excès...

Et il y est question de ce fameux ordinateur portable évidemment et de tous les deals un peu louches auxquels Hunter Biden, finalement pas si innocent que ça, a pu participer. Et Robert Davi, le réalisateur, un habitué des rôles de méchants dans les années 1980, en profite pour se moquer sans la moindre subtilité du wokisme de la gauche américaine.

Et qu'en pensent les critiques cinéma ? Du mal essentiellement. Le Guardian y a vu du "porno politique" qui donne à "une frange lunatique" d’adeptes de théories du complot exactement ce qu’ils attendent. L’héroïne rêve, par exemple, à la fin que c’est Trump qui a gagné l’élection présidentielle. Pour The Independent, dire que le film est mauvais, c’est "passer à côté de l’essentiel".

Le site Salon, lui, a trouvé les commentaires sur le site d’achat du film plus intéressants que le film lui-même. Le Daily Beast, site de gauche, se demande - à juste titre - pourquoi un journaliste du Washington Post écrit encore sur une machine à écrire avec un chapeau comme dans les années 40. Et dans l’ensemble, le même constat : un film à la fois inregardable et à voir.

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