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Charles Sobhraj, le tueur en série qui a inspiré la série "Le Serpent", bientôt de retour en France

Ses crimes ont fasciné des millions de téléspectateurs dans la série "Le Serpent" sur Netflix. Enfermé depuis près de vingt ans au Népal, le tueur en série français Charles Sobhraj, surnommé "Le serpent", va sortir de prison. La plus haute juridiction du pays a ordonné hier sa libération. Il est soupçonné d'avoir tué une trentaine de touristes à travers toute l'Asie.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le tueur en série français Charles Sobhraj (au centre) est sorti de prison pour une audience au tribunal de Bhaktapur (Népal, le 26 mai 2014. (PRAKASH MATHEMA / AFP)

Peut-être, avez-vous suivi sur Netflix en mars 2021, les cruelles aventures de Charles Sobhraj, alias "Le Serpent", incarnés à l'écran par Tahar Rahim, glaçant et magnétique.

Né à Saïgon le 6 avril 1944 d'un père indien et d'une mère vietnamienne, Charles Sobhraj, longtemps apatride, sera profondément tourmenté par son identité. Le mariage de sa mère avec un militaire français lui permet d'obtenir, à l'adolescence, la nationalité française.

Après une jeunesse délinquante, il part en voiture en 1970 avec son épouse enceinte Chantal Compagnon, direction l'Inde. Ils s'installent à Bombay, où naît leur fille Madhu le 15 novembre, et vivent de ses diverses escroqueries. Là, il commence à détrousser les hippies, ces proies faciles qui arpentent l'Asie pour se perdre dans la drogue. En 1975, il débarque à Bangkok avec une Canadienne. Doté d'une intelligence diabolique, beau parleur, Sobhraj charmait ses victimes, souvent des routards, beatnik, avant de les droguer, de les détrousser et de les assassiner. Etranglées, battues ou brûlées, il utilisait leur passeports pour échapper à la justice, d'où son surnom "le serpent". La presse le désigne aussi comme "the Bikini Killer", après le meurtre d'une Américaine. Le corps de la victime, seulement vêtu d'un bikini, avait été retrouvé en 1975 sur une plage de Pattaya.
Sobhraj créait de la fascination chez quiconque le rencontrait, comme dans ces archives de l'INA :

Sobhraj passera 20 ans derrière les barreaux en Inde. Depuis sa cellule indienne, il vend son histoire à une maison d'édition, pour quelques milliers de dollars, dont les journalistes australiens Richard Neville et Julie Clarke tireront un livre : Sur la trace du Serpent, aux éditions Vintage.
Il sera ensuite condamné à la prison à vie au Népal en 2003, pour les meurtres de la jeune touriste américaine Connie Joe Bronzich et de son ami canadien Laurent Carrière en 1975. En 2008, en prison il a épousé la fille de son avocat népalais, de 44 ans sa cadette.

Retour en France

Après des années à l'ombre, le voilà bientôt de retour en France. La Cour suprême népalaise a estimé qu’il devait être libéré pour des raisons de santé. Charles Sobraj a 78 ans, il a besoin d'une opération à cœur ouvert. "Le maintenir continuellement en prison n'est pas conforme aux droits humains du prisonnier", écrit le tribunal népalais. Sobhraj sera probablement libéré aujourd'hui, et de retour en France sous quinze jours. Il a fait savoir qu'il comptait acheter une villa et faire adapter sa vie, cette fois en film. On n’a pas fini d'entendre parler de lui.

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