Aux Etats-Unis, Donald Trump reconnaît (presque) sa défaite
Aux États-Unis, 16 jours après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, Donald Trump fait un premier pas vers la reconnaissance de sa défaite. Un tout petit pas.
Ne cherchez pas dans sa bouche le mot "défaite" ou le moindre compliment à l'égard de Joe Biden ! Donald Trump a simplement donné son feu vert au processus de transition. "Dans l’intérêt du pays, j'ai demandé à mon équipe de faire ce qu'il fallait au regard du protocole", écrit-il dans un tweet. L'aveu ne va pas plus loin.
...fight, and I believe we will prevail! Nevertheless, in the best interest of our Country, I am recommending that Emily and her team do what needs to be done with regard to initial protocols, and have told my team to do the same.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 23, 2020
La responsable des services généraux, Emily Murphy, nommée par Trump il y a trois ans, a donc fini par envoyer au vainqueur de l'élection un courrier actant le passage de témoin. La fonctionnaire d'ailleurs s'adresse à Joe Biden en l'appelant "Monsieur", et pas "président élu"... C'est dire son enthousiasme.
306 grands électeurs pour Joe Biden
Mais ça devenait compliqué pour l'administration de continuer à faire traîner les choses : les décomptes des voix sont quasiment tous certifiés, notamment dans le Michigan, État-clé contesté par les républicains (ne manque plus que la Pennsylvanie). 306 grands électeurs pour Joe Biden, 232 pour le président sortant dont les recours judiciaires tombent à l'eau les uns après les autres.
Une page est donc en train de se tourner à la Maison Blanche. Mais nous connaissons le caractère impulsif de Donald Trump ! Très tard hier soir, il publie un nouveau tweet pour mettre les points sur les "i" : "Çe n'est pas parce que l'administration travaille avec les démocrates que nous abandonnons nos différentes affaires" écrit-il.
Et c'est reparti, sur son "juste combat", sur "les faux bulletins de vote" et "cette élection, que l'on considérera comme la plus corrompue de l'histoire politique américaine", etc. Même les ténors de son propre camp commencent vraiment à trouver ça lassant.
Une transition pacifique
L'équipe de Joe Biden a pris note d'une étape permettant "un transfert du pouvoir pacifique et sans accroc". Les différents collaborateurs vont avoir droit à des bureaux, à de l’argent (plus de 6 millions de dollars de fonds de transition), ils vont aussi avoir accès aux informations classées secret-défense et pourront utiliser pour les adresses internet le ".gov", suffixe réservé aux plateformes officielles du gouvernement.
En tout cas les deux staffs, entrant et sortant, vont enfin se parler. "Dès aujourd'hui", selon l'entourage de Joe Biden, qui promet surtout de rattraper ces 16 jours perdus pour plancher sur la future campagne de vaccination contre le Covid.
Francophones et francophiles
L'équipe de Joe Biden se précise. On a quelques noms déjà. Retenons-en deux, deux francophones (et francophiles d'ailleurs) issus de l'ancienne équipe Obama.
We have gathered the most respected and qualified individuals to serve during our first National Security appointments. This group will put us on a path to restore our relationships abroad, and renew our safety here at home.pic.twitter.com/geWIRirste
— Biden-Harris Presidential Transition (@Transition46) November 23, 2020
John Kerry, ancien secrétaire d'état, signataire de l'accord de Paris en 2015. Il est nommé représentant spécial de Joe Biden pour le climat.
Et Anthony Blinken qui devient le chef de la diplomatie américaine. Il a passé plus de 20 ans auprès de Joe Biden à différents postes, aussi courtois et élégant que l'actuel titulaire Mike Pompeo est brut de décoffrage. Ses proches disent qu'ils ne l'ont jamais vu s'emporter ou avoir un accès de colère.
Anthony Blinken, diplomate et guitariste
Anthony Blinken a en partie grandi à Paris, c'est un musicien qui compose encore aujourd'hui sur sa guitare – pour l'anecdote, il a deux titres sur Spotify. Sa nomination est un message d'ouverture à destination des alliés traditionnels des Etats-Unis, notamment l'Europe. Exit le slogan "America First" : sa partition sera clairement aux antipodes de celle son prédécesseur.
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