Le monde de Marie. Aux Etats-Unis, à la frontière mexicaine, des clandestins privés d'eau par les patrouilles frontalières
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Vendredi, l'affaire des patrouilleurs frontaliers brisant des bidons d'eau laissés pour les Mexicains clandestins qui veulent se rendre aux Etats-Unis.
Des patrouilleurs frontaliers ont brisé des bidons d'eau laissés pour les Mexicains clandestins qui veulent se rendre aux Etats-Unis.
Cela se passe près de la frontière mexicaine, précisément à l’endroit où le président des Etats-Unis Donald Trump rêve d’édifier un mur pour empêcher les réfugiés venus du Mexique et d’Amérique centrale d’entrer sur le territoire américain. Cette ligne de frontière est le domaine des patrouilles frontalières, un peu l’équivalent de notre PAF, puisqu’elles travaillent pour le compte de la Sécurité intérieure. Leur boulot, c’est évidemment d’empêcher ces clandestins de passer. Des clandestins qui n’hésitent pas à traverser un désert brûlant, et ainsi à risquer leur vie pour atteindre les Etats-Unis.
Des bidons d'eau brisés par les Border Patrol
Régulièrement, des humanitaires américains et mexicains déposent des bidons d’eau tout au long de ce parcours qui peut prendre des semaines à franchir. La chaleur brûlante du désert de Sonora exige pour survivre de boire environ 12 litres d’eau par jour. Sauf que 12 litres c’est intransportable. D’où l’idée des bidons. Mais c’était compter sans les Border Patrol qui prennent leur mission très à cœur, et qui depuis quelque temps, maintenant, détruisent systématiquement toutes les gourdes et autres bidons d’eau qu’ils trouvent, condamnant ainsi ces réfugiés à une mort certaine. Et c’est d’ailleurs près de 600 corps qui ont été trouvés dans ce désert depuis 2015.
Un jeune mexicain, parvenu à passer la frontière, raconte son désespoir et même sa rage alors que, mourant de soif, il arrive enfin à un point d’eau pour trouver toutes les bouteilles et les gourdes fracassées. Il dit, avoir eu le sentiment d’être un objet de haine. Cette crise à la frontière mexicaine est loin d’être nouvelle, mais avec le nouvel agenda de Donald Trump qui consiste à refouler tous les réfugiés venus des "pays de merde", selon les propos du président américain, ça ne risque pas de s’améliorer...
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