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Julien Clerc : "La musique est tout le temps dans ma vie"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Cette semaine, Julien Clerc, auteur, compositeur et chanteur est l’invité exceptionnel du Monde d'Élodie. Il revient sur les moments forts de sa carrière à travers cinq de ses chansons devenues cultes.
Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Julien Clerc. (DENIS TRASFI / MAXPPP)

Julien Clerc, c'est un demi-siècle de chansons, de concerts, d'amour d'un public fidèle composé désormais de plusieurs générations tombé sous le charme de l'artiste qu'il est. Il se raconte toute cette semaine à travers cinq épisodes soient cinq titres devenus incontournables. Après avoir sorti un 26e album : Terrien, Julien Clerc est en tournée acoustique avec le spectacle Les jours heureux dans lequel il reprend des chansons d’artistes comme Barbara, Bécaud ou encore Trenet.

franceinfo : Votre 26e album s'intitule Terrien. "Un Terrien avec la tête dans les étoiles" serait un beau résumé de l'homme que vous êtes, non ?

Julien Clerc : Oui, c'est vrai que ça étonne toujours les gens qui partagent ma vie, et même certains de mes enfants l'on dit chacun avec des mots différents. C'est vrai que chanter, faire de la musique, ça fait partie de ma vie quotidienne. Tout ça, c'est la même personne et j'arrive assez bien à traverser cette vie et à mélanger tout ça. Quand une musique me vient, ça peut être quand je fais de la cuisine, mais ça peut être aussi franchement quand je suis au milieu de quatre ou cinq personnes ou plus et que tout d'un coup, je sors parce qu'il m'est arrivé une idée de musique. Je cherche un clavier pour essayer de fixer ce que je viens de trouver. Ce que je veux dire, c'est que la musique est tout le temps dans ma vie.

"Ma fille Jeanne a toujours dit : ‘Papa, il peut passer du sauté de veau à écrire une chanson’ et ma fille Vanille a dit : ‘Papa, il est toujours un peu à l'ouest’. Les deux ont raison."

Julien Clerc

à franceinfo

Vous êtes en tournée acoustique jusqu'au mois d'août prochain. L'acoustique oblige au tête-à-tête et c'est vrai qu'on se rend compte à quel point il y a comme un cordon ombilical entre vous et le public. C'est-à-dire que certains vous considèrent comme un frère, d'autres comme un père, d'autres comme un ami, d'autres un peu comme un amant par rapport aux chansons que vous avez pu interpréter.

Oui, tout en étant, je trouve, très dans le respect. Ça, c'est une chance inouïe. On ne peut pas être ami avec tout le monde. Donc ma façon d'être amis, c'est de les respecter en essayant de ne pas les décevoir. C'est très important pour moi. En particulier ceux qui viennent très, très, très, très souvent. Je les vois, je les connais et c'est généralement à eux que je dis en début de spectacle : je vais commencer par ça, est-ce que ça vous va ? C'est un bon résumé, on est à la fois des intimes et en même temps, on est éloignés. C'est comme ça. Mais avoir un public fidèle, je n'aurais jamais rêvé mieux que ce qui m'arrive, c'est-à-dire des gens avec qui une relation, s'est installée à travers les chansons. Ma façon de respecter cela, c'est d'essayer de faire du mieux que je peux.

Votre voix, dès les premières notes, on sait que c'est vous. Vous faites partie de la famille depuis des années. Quelle place occupe dans votre vie cette voix ?

Quand on va voir quelqu'un au concert, on va à un rendez-vous avec sa propre vie, puisque je suis là depuis un certain temps quand même. Donc quand on a aimé mon travail, quand on vient me voir sur scène, on a des souvenirs et ça se respecte. C'est ce que j'essaie de rendre aux gens. Je ne vais plus voir certains artistes parce que je sais que je n'aurais pas ça. Moi aussi, je suis fan de plein d'artistes. Et quand, par exemple, je sais que les notes aiguës ne vont plus être là, je préfère ne pas y aller. Je préfère rester sur mon souvenir. Mon souvenir des concerts où il y a les notes aiguës et en souvenir des disques dans lesquels ils les font bien. J'essaie de ne pas trahir ça. Donc c'est ça mon rapport avec ma voix. Et aussi parce que c'est un grand plaisir de la travailler.

Quel regard vous portez sur cette carrière alors ?

Je ne vais pas vous étonner en vous disant que c'est passé à toute vitesse, évidemment. C'est comme ça, c'est une vie. Les vies passent vite. On est de passage, mais c'est assez rapide. C'est pour ça qu'il faut bien profiter de chaque instant.

"J'ai eu cette chance de pouvoir inventer des mélodies et chanter. Qu'est-ce qu'il a de mieux que ça sur Terre ? Pas grand-chose, je pense. Ça et l'amour."

Julien Clerc

à franceinfo

Dans votre dernier album, vous parlez du Brexit, d'une institutrice, un texte de Didier Barbelivien, ainsi que de cette "jeune fille en feu". On parle des violences faites aux femmes. C'est un texte de Jeanne Cherhal. C'est un texte qui vous tient beaucoup à cœur.

Oui, parce que c'est un joli texte, qui n'est pas dans le pathos et où tout est dit. Ça, c'est le talent des écrivains de chansons, c'est d'arriver à trouver les quelques mots qui vous peignent un tableau, qui vous expliquent ou résument une idée, quelque chose. C'est ce que n'arrive pas à faire de temps en temps de très grands romanciers qui essaient d'en écrire, mais qui n'y arrivent pas. C'est un état d'esprit différent. C'est ce qu'a réussi Jeanne Cherhal dans ce texte-là, quand elle dit : "Combien de filles en flamme. Brûlées adolescentes. Sont devenues des femmes vacillantes ?" Tout est dit.

Julien Clerc sera, entre autres, le 4 mars 2023 à Vittel, le 9 mars 2023 à Gap, le 18 au Cap d’Agde, le 25 à Boulogne-Billancourt , le 6 avril à Bollène, le 29 à Bayonne, le 30 juin à Bouillargues etc…

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