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Vingt cinq ans après sa disparition la voix de Barbara résonne toujours : l'intégrale de ses enregistrement revit dans un coffret collector

Disparue il y a 25 ans, le 24 novembre 1997 à 67 ans, Barbara revit dans un coffret de 29 CD qui rassemble pour la première fois l'intégrale de ses enregistrements, alors qu'une nouvelle génération se réclame de la "longue dame brune".

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
La chanteuse Barbara sur la scène du Châtelet en 1987, à Paris. (PATRICK HERTZOG / AFP)

"Elle est intemporelle" : la chanteuse Barbara a disparu il y a un quart de siècle mais son parcours et son oeuvre font toujours sens auprès des artistes d'aujourd'hui. "Il y a un renouvellement des générations qu'on ne retrouve pas sur d'autres artistes : plein de jeunes talents reprennent ou s'inspirent de Barbara, c'est très étonnant", constate Bruno Haye, chef de projet pour la sortie d'un coffret collector. Barbara, intégrale 25e anniversaire se compose de 29 CDs, réunissant pour la première fois tous ses enregistrements studio et en public.

Le coffret tirage limité et numéroté de Barbara, intégrale 25e anniversaire (2022). (DR)

Nouvelle génération

La créatrice de L'aigle noir s'est éteinte le 24 novembre 1997 à 67 ans mais demeure très présente dans le paysage actuel de la chanson française. Pomme, sacrée aux Victoires de la musique en 2021, consacre ainsi à Barbara un morceau, intitulé B, dans son troisième album Consolation, sorti en août. "Barbara, ça a été un choc quand j'avais huit ans", a confié à l'AFP la chanteuse, qui n'a pas encore 30 ans, au moment de la sortie de son disque.

Dis, quand reviendras-tu ?, un des standards de celle qu'on appelait aussi "La dame en noir", a été repris sur ses réseaux sociaux par Zaho de Sagazan, chanteuse émergente dont toute l'industrie musicale parle alors que son premier album est en préparation. Rien d'étonnant pour cette artiste entre chanson et électro qui s'est imprégnée d'artistes "habités" - Barbara, Jacques Brel, Janis Joplin - comme elle l'a déclaré lors de son passage au festival Rock en Seine aux portes de Paris fin août.

"Beaucoup de ses chansons m'ont bien retournée, Mon enfance est pour moi une des plus belles", avoue aussi Suzane, qui entrelace chansons à textes/électro et vient de sortir un second album, Caméo. "Elle a une sacrée histoire, en tant qu'artiste et femme, a réussi à parler brillamment de beaucoup de sujets dans ses chansons, comme L'aigle noir (sur l'inceste) ou Göttingen (réconciliation franco-allemande après la Seconde guerre mondiale)", poursuit Suzane.

Au-delà de ces titres "émouvants que tout le monde a décodés", Bruno Haye souligne que Barbara était "porteuse la plupart du temps de messages dans presque tous ses morceaux". "Si on tend bien l'oreille, on se rend compte qu'elle a écrit des choses fortes il y a plus de quarante ans comme Ni belle ni bonne". Dans ce morceau, Barbara se joue de son image pour parler des jeux de l'amour et des étiquettes collées aux femmes. Sur un ton aigre-doux, avec un sens de l'image très en avance pour un titre paru dans les années 1960.

Des chansons incarnées

Suzane a même "lu sa biographie" quand elle a débarqué à Paris il y a quelques années de son Avignon natal pour travailler dans un restaurant tout en rêvant d'être chanteuse. "Barbara s'est émancipée par son art, elle est intemporelle", commente encore la révélation scène aux Victoires de la musique 2020.

La scène, c'était justement le jardin de Barbara. La ferveur de son public la pousse à lui dédier un de ses titres les plus connus, "Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous". L'intensité de ses prestations derrière son piano dans les salles parisiennes - Bobino, Olympia, Châtelet, Mogador - ou en banlieue - Pantin - ont forgé sa légende.

"L'incarnation des chansons a joué un rôle, évidemment, dans son mythe, comme dans ces vidéos où on la voit pleurer sur certains titres", rappelle Bruno Haye. Et de conclure: "Mais ce personnage de +La dame en noir+, elle s'en est aussi servi comme d'un écran de fumée; en parlant avec ses musiciens, on se rend compte qu'elle pouvait être aussi rigolote dans la vie, qu'elle allait boire des coups avec ses potes au bistrot".

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