Cet article date de plus d'un an.

Julien Clerc : "Faire de la scène, franchement, c'est naturel "

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur et interprète, Julien Clerc. Après avoir sorti un 26e album, "Terrien", il est en tournée avec le spectacle "Les jours heureux", dans lequel il reprend des chansons d’artistes comme Barbara, Bécaud ou encore Trenet.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 272 min
Le chanteur Julien Clerc, le 8 mars 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Cela fait 55 ans, depuis 1968, que la voix de Julien Clerc nous est familière. De nombreux auteurs se sont succédé pour lui écrire des chansons à son image. Il a même tissé, avec certains, une relation très solide, très intime, de La cavalerie à Mademoiselle en passant par Mélissa, Femmes, je vous aime ou encore Cœur de rocker.

Julien Clerc est actuellement sur scène avec sa tournée Les Jours heureux. Il sera notamment à l'Olympia les 15, 16 et 17 décembre 2022, avant d'entamer une tournée acoustique du mois de janvier au mois d'avril 2023, avec sous le bras son 26e album studio, Terrien.

franceinfo : Êtes-vous devenu, au fil du temps, un Terrien bien dans ses baskets ?

Julien Clerc : Evidemment, c'est un double titre, Terrien. Familialement, on va dire que je suis un terrien de la terre, puisque je crois que du côté aussi bien maternel que paternel, la campagne, la terre de France, comme l'avait été écrit Étienne, c'est très présent. Maintenant au sens plus général, je suis comme nous tous, un habitant de la Terre. Un habitant sans doute plus chanceux que d'autres, qui continue de traverser cette vie de façon un petit peu privilégiée.

"J’ai vécu toute ma vie avec la musique et grâce à la musique. Donc, je suis un Terrien plutôt plus heureux que d'autres habitants de la Terre !"

Julien Clerc

à franceinfo

Ce nouvel album, vous l'avez composé entièrement seul sur votre piano. Ce rapport intimiste avec cet instrument est essentiel pour la création ?

C'est vrai que c'est celui-là qui m'a suivi. C'est un piano acoustique. Depuis le temps, je lui ai donné quelques petits copains. Mais c'est quand même sur celui-là que j'ai écrit beaucoup de chansons parce que dans toutes les maisons et Dieu sait que j'ai déménagé dans ma vie, il est le meuble qui m'a toujours suivi depuis l'âge de 20 ans.

Vous avez toujours été très autonome et pourtant, vous avez toujours été dépendant d'une chose, des textes.

On m'a souvent posé la question. J'ai essayé au début d'écrire moi-même mes textes. Franchement, je ne trouvais pas ça terrible et j'ai rencontré Étienne Roda-Gil. Et là, il m'a apporté des textes. J'ai eu de la chance de tomber sur lui parce que ce qu'il écrivait ne ressemblait à rien de ce qu'on pouvait entendre. Nous fréquentions un bistrot qui s'appelait L'Écritoire, et puis on s'est parlé, il est venu à la maison, je lui ai joué mes musiques, on a très peu parlé chansons. Je lui ai dit : moi, je, ce que j'aime, c'est Bob Dylan, les Beatles et ça ne me semble pas exister en français mais il faut en même temps que ce soit une musique qui plaise aux jeunes. Donc le temps est passé. Et puis une fille est arrivée à l'Écritoire quinze jours, trois semaines après. Une des filles qui était là tout le temps avec nous et qui m'a dit : "Tiens au fait, Étienne m'a dit de te donner ça". Elle m'a donné le papier et c'est une chanson que nous avons mis sur le deuxième 45 tours qui s'appelle La tarentelle.

En termes de collaborations, il y en a beaucoup sur cet album, Terrien. On retrouve Clara Luciani, Bernard Lavilliers, Jeanne Cherhal, Didier Barbelivien, Carla Bruni. Ça vous touche qu'une nouvelle génération se mette à votre service ?

Oui, ça me touche. On sait qu'on est dans une époque où le jeunisme est pratiqué assidûment. On a tendance à vouloir dégager les générations plus anciennes. On a d'ailleurs tort de vouloir faire ça. Donc c'est très agréable, quand quelqu'un d'une génération plus jeune vous respecte assez, n'a pas d'a priori et veut bien vous donner un texte pour le mettre en musique.

Il y a Automne dans cet album-là, c'est la patte de Bernard Lavilliers. C'est votre première collaboration, vous n'aviez jamais travaillé ensemble !

"C'est bizarre, avec Bernard Lavilliers, on doit avoir le même nombre d'années de carrière et on s'est très peu rencontrés, comme si on était sur deux planètes différentes. C’est incroyable."

Julien Clerc

à franceinfo

Nous étant très peu rencontrés, il y a quelques années, lors d'un festival, je me suis dit : je vais aller le saluer. D'abord parce que j'aime bien son travail et puis que je ne le vois jamais. C'est sorti comme ça, je lui ai dit : tu ne veux pas m'écrire un texte ? Il était tout étonné d'ailleurs que je lui demande ça et il m'a dit : "Ah, c'est vrai que tu écris des belles mélodies, toi, je vais te faire un texte !"

Vous interprétez cet album sur scène avant une tournée acoustique qui aura lieu donc de janvier à avril 2023. Vous serez à l'Olympia les 15, 16 et 17 décembre prochain. Ça représente quoi de monter sur scène ?

Faire de la scène, franchement, c'est naturel. Je suis d'une génération qui a été influencée par tous ces grands artistes qui nous ont précédés, Brel, Bécaud, Aznavour, etc. C'était des gens de scène. J'ai vu un jour le nombre de galas que pouvait faire Brel dans une année. C'était hallucinant. Donc nous, on a été biberonnés et dressés comme ça. Pour moi, ça a toujours été naturel. D'ailleurs, là, au mois d'avril, je pense même qu'on va aller jusqu'en août et après, on va un peu s'arrêter, se faire oublier et écrire un nouvel album. Mais c'est tellement ma vie que quand je m'arrête, il me manque quelque chose pendant un certain temps.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.