Réforme des retraites : comment les syndicats cherchent à maintenir la pression, sans débordements
Il y aura des manifestations samedi 11février mais aussi jeudi 16 février. On s'oriente aussi vers des actions les mardi 7 et mercredi 8 mars. Pourquoi tant de journées de mobilisation ? Les syndicats prennent-ils le risque de lasser les Français ?
Tout l’enjeu pour les syndicats est de maintenir la pression sans s'essouffler, d’occuper le terrain pendant le débat parlementaire. Ils comparent souvent ce conflit à un marathon : il faut tenir, dans un calendrier compliqué, morcelé par les vacances scolaires. L’intersyndicale mise quand même beaucoup sur la journée de samedi prochain, un week-end, pour lancer une démonstration de force au gouvernement en rassemblant le maximum de monde dans les rues, des familles, des salariés du privé, des précaires aussi. Ensuite, il y aura jeudi 16, classique, avec des grèves, avant une reprise des mouvements en mars.
Il n'y aura rien entre le 16 février et le 7 mars parce qu’il y a les vacances. Les syndicats font très attention à ne pas trop perturber les congés, pour ne pas retourner l’opinion contre eux. C'est l'occasion de reprendre des forces avant le mois de mars qui promet d'être chargé. On s'oriente vers une journée de mobilisation, le mardi 7 mars, quand l'examen du texte commence au Sénat. Le 8, aussi, pour la journée internationale des droits des femmes, il y aura des actions pour mettre l’accent sur les incidences de la réforme sur les femmes, notamment les mères actives qui verront les avantages de leurs trimestres maternité diminuer avec le recul de l’âge. Si le gouvernement ne bouge pas, en mars, les syndicats envisagent de passer à la vitesse supérieure avec des grèves et des actions plus musclées, tout en restant dans la légalité.
La tension risque de monter
Ils sont poussés par leur base et leurs adhérents s’impatientent. Ils disent à leurs chefs : "C’est bien beau d’enchaîner les manifestations, de ne pas déranger les congés des Français, mais si c’est pour ne rien obtenir..." Cela se sent à la SNCF, dans les raffineries, dans la chimie, chez les dockers.
Le risque, c’est le dérapage, la radicalisation, les débordements. Il faut dire que dans les derniers mouvements sociaux, ceux qui ont fait plier le gouvernement, ce sont les "gilets jaunes", qui ont fait preuve de violence. Dans les raffineries, c’est en bloquant le pays que les grévistes ont eu des augmentations, pareil pour les contrôleurs de trains qui ont perturbé le trafic en pleines fêtes de Noël. Pour le moment, les leaders syndicaux réussissent à contenir leurs troupes, mais jusqu’à quand ?
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