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Les prix de l'alimentation vont augmenter dans les rayons des supermarchés : comment l'expliquer ?

Pâtes, lait, œufs, viande… Les produits alimentaires vont voir leur prix augmenter de 3% en moyenne cette année. Une hausse que l’on n’a pas vue depuis huit ans. Pourquoi une telle progression ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo
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Un chariot rempli dans un supermarché de Wintzenheim (Haut-Rhin). (VANESSA MEYER / MAXPPP)

Tout a augmenté ces derniers mois, notamment avec la crise du Covid : les céréales que l’on importe pour nourrir le bétail, les engrais pour produire, l’électricité et le gaz pour faire tourner les machines, chauffer les serres, le carton pour emballer les produits, les carburants pour les acheminer,etc. Ces augmentations vont donc se répercuter sur le consommateur. Et surtout, dans le contexte de guerre en Ukraine, elles vont se poursuivre cette année. Il n’y a qu’à voir les cours mondiaux des céréales : le prix du blé, du maïs, d'huile battent des records. La Russie et l’Ukraine sont par exemple de gros exportateurs de céréales.  

3% d'augmentation en moyenne et selon des estimations, c’est le résultat des négociations qui se sont terminées mercredi 2 mars entre les industriels de l’agroalimentaire, les agriculteurs, les producteurs d’un côté et les distributeurs, les grandes enseignes comme Carrefour, Auchan, Leclerc, de l’autre. Elles fixent les prix pour l’année des produits que vous trouvez dans les rayons des supermarchés. Et cette année, ces tractations ont été encore plus tendues que d’habitude : à l’origine, pour ne pas produire à perte, les producteurs et les agriculteurs demandaient 6%,alors que les distributeurs, eux, voulaient payer le moins cher possible. Ils sont tombés d’accord sur 3% en moyenne. Ce qui est beaucoup par rapport aux années précédentes. D’habitude, on était plutôt entre 0,1 et 0,3% de hausse. Ça marque une vraie rupture.

>> Comment est négocié le prix de nos courses ? Dans les coulisses des négociations commerciales annuelles de l'agroalimentaire

Emmanuel Macron évoque cette flambée des prix  

Le président de la République a prévenu lors de son allocution mercredi 2 mars : "Le prix du plein d’essence, le montant de la facture de chauffage, le coût de certains produits risquent de s’alourdir encore." Avec la guerre en Ukraine, en fait, ce niveau de 3% risque vite de voler en éclat et d’être dépassé. Mais, Emmanuel Macron a promis "une réponse adaptée"  pour préserver le pouvoir d’achat des Français.  Le gouvernement va présenter un plan de résilience économique et social dans lequel il y aura la prolongation du bouclier tarifaire pour le gaz jusqu’à la fin de l’année.

Des aides pour les agriculteurs, mais aussi pour les entreprises les plus fragilisées. Il pourrait aussi y avoir des chèques pour les plus pauvres, le retour des repas à un euro pour les étudiants non boursiers. Après "quoi qu’il en coûte" déployé lors de la crise du Covid, le gouvernement planche déjà sur un "quoi qu’il en coûte" pour faire face aux conséquences économiques de la guerre.

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