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Le décryptage éco. Pourquoi la pauvreté augmente en France

Selon l’Insee, la pauvreté a beaucoup augmenté en France en 2018 pour atteindre 14,7% de la population française. Pourquoi cette hausse alors que le chômage baisse et que la croissance est là ? le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un mendiant couché dans un sac de couchage dans la rue avec ses affaires à Paris. (NATHANAEL CHARBONNIER / FRANCE-INFO / RADIO FRANCE)

D'après l’Insee, la pauvreté a beaucoup augmenté en France en 2018 pour atteindre 14,7% de la population française.

Près de 9,3 millions de Français vivent environ avec moins de 1 050 euros par mois pour un célibataire sans enfant. Soit près de 500 000 de plus qu’en 2017.  Au-delà du chiffre, cette hausse marque une vraie rupture avec les années précédentes, où on assistait plutôt à une stagnation, et même à une amélioration des niveaux de vie. La pauvreté avait tendance à reculer en France, aujourd’hui elle augmente.  

En cause : les baisses des allocations logement 

Pourtant, la croissance est là, le chômage diminue. Pourquoi plus de personnes en situation de pauvreté ? L’Insee évoque surtout deux raisons. La première, c’est la baisse des allocations logement dans les HLM. On se souvient des cinq euros en moins des APL, baisse décidée par Emmanuel Macron à l’été 2017. Ce coup de rabot a fortement pénalisé les plus démunis. L’Insee met quand même un bémol : son calcul ne prend pas en compte les mesures pour diminuer les loyers depuis 2018, et compenser, justement, en partie, la baisse des APL ; ce qui fausse donc un peu le résultat. Mais quoi qu'il en soit, selon l'institut, il y a quand même une augmentation de la pauvreté.

Les plus aisés ont été favorisés

La deuxième raison se trouve du côté des plus fortunés. Eux ont clairement été avantagés par les réformes fiscales Macron et notamment celles qui concernent les prélèvements sur les revenus du capital, c’est-à-dire les dividendes, les plus-values, les placements financiers. Mais là aussi, l’Insee reconnaît des angles morts : son étude n’intègre pas la suppression de l’ISF, l’impôt sur la fortune, qui a favorisé les plus riches et son calcul ne prend pas non plus en compte l’IFI, ce nouvel impôt sur les fortunes immobilières qui pour le coup, réduit les écarts. Bref, on l’aura compris, ces données sont encore provisoires et méritent d’être affinées. En attendant, les inégalités n’ont jamais été aussi prononcées en France depuis dix ans.                                

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