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Le décryptage éco. Pour résister à la crise, le gouvernement encourage le "click and collect"

Les petits commerçants craignent de ne pas faire le poids face aux ténors du e-commerce. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le mode d'emploi d'un drive affiché dans une grande surface à Toulouse (Haute-Garonne). (PASCAL PAVANI / AFP)

Commander en ligne puis retirer dans un point de livraison son achat : le gouvernement y voit une arme anti-Amazon. L’objectif, c’est de faire en sorte que vous commandiez chez votre commerçant de quartier, votre libraire et même le restaurant d’à coté fermé, pendant le confinement, plutôt que sur les grandes plateformes de livraison, souvent américaines, et vous allez chercher votre colis, ou repas pendant un créneau défini. Par exemple pendant l’heure où vous êtes autorisés à sortir et évidemment en respectant le rayon d’un kilomètre.

Pour ça, le gouvernement veut aider les entreprises françaises à construire ou améliorer leur site internet. Car aujourd’hui, la plupart sont très en retard. Par exemple, à peine 32% des TPE ont leur propre site web. Le gouvernement a annoncé qu’il allait aider financièrement les entreprises qui veulent se digitaliser.   

Les pertes resteront importantes

Des mesures qui permettront de "sauver les meubles" car la bonne nouvelle, c’est que les clients sont prêts. Il n’y a qu’a voir le boom du drive dans la grande distribution. En mars, lors du premier confinement, toutes les grandes enseignes, Carrefour, Auchan… ont enregistré des hausses de plus de 45% de leurs ventes en ligne pour l’alimentaire. Même les retraités, plutôt habitués à faire leurs courses au supermarché traditionnel, ont utilisé cette solution qui évite les interactions sociales. Selon ces enseignes, beaucoup de ces nouveaux consommateurs ont continué à utiliser cette solution après le confinement. Elle a tendance à entrer dans les moeurs.

La colère des commerçants obligés de fermer

Mais du point de vue des petits commerçants, "le click and collect" est une maigre consolation, un gadget, voire une insulte car beaucoup se disent que même s’ils créent un joli site internet, ils n’arriveront pas à concurrencer un géant comme Amazon ou e-Bay qui peuvent casser les prix, vu les volumes d’achat qu’ils effectuent. Ces plateformes de e-commerces sont d’ailleurs les grandes gagnantes de cette crise. Amazon dit avoir crée dans le monde depuis le début de l’année 400 000 emplois. Bref, pas de quoi calmer la grogne de ces indépendants, artisans, petits commerçants, restaurateurs pour qui ce reconfinement ressemble tout simplement à un coup de grâce.

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