Cet article date de plus de quatre ans.

Le décryptage éco. Le gouvernement veut mieux traquer le financement du terrorisme

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, veut s’attaquer au financement du terrorisme. Il cible notamment les cryptomonnaies. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Tracfin : Traitement du renseignement financier et action contre les circuits financiers clandestins. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)

Selon Bruno Le Maire, ces monnaies électroniques, ces devises virtuelles comme le bitcoin"posent un vrai problème de financement du terrorisme" car elles permettent d'effectuer des transactions via internet, et d’échapper aux circuits bancaires habituels. Bruno Le Maire cite l’exemple des cryptomonnaies que l’on peut utiliser via un simple bureau de tabac. Par exemple, aujourd’hui, il est possible d’envoyer de l'argent à un combattant en Syrie, sans laisser de traces, en achetant un coupon de cryptomonnaie dans un tabac. L'achat est limité à 150 euros mais vous pouvez multiplier les points de vente. Et, surtout c’est anonyme, contrairement à une opération bancaire classique.

Le parquet anti-terroriste estime que depuis 2013 l’envoi de ces mandats cash en Syrie et dans les pays autour est un des principaux vecteurs de transferts de fonds à des jihadistes. Des dizaines de milliers d’euros alimentent ainsi les filières terroristes. 

Une riposte internationale

Il y a un mois, Paris, Berlin, Rome, Madrid mais aussi La Haye ont exigé des règles très strictes sur le sol européen pour le déploiement de ces cryptomonnaies, comme la Libra, la monnaie de Facebook. La banque centrale européenne travaille d’ailleurs sur la création de sa propre monnaie virtuelle.

L’objectif de Bruno Le Maire, c’est que Tracfin traque encore plus le financement du terrorisme en ciblant les transactions financières qui concernent des filières jihadistes. Depuis quatre ans, déjà, Tracfin et le parquet antiterroriste échangent systématiquement leurs infos. Cela permet de repérer et traquer des individus radicalisés.

Remonter les flux d’argent, suivre les envois de fonds a, par exemple, permis de localiser des Français dont on ignorait l'existence en zone syro-irakienne
de voir que certains individus que l'on croyait morts, en fait, ne le sont pas,
de suivre leur parcours, et se rendre compte qu’ils se rapprochaient de nous. Ce sont tous ces dispositifs pour prévenir les attentats que le gouvernement veut renforcer.

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