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Automobile : la production s'effondre mais les constructeurs enregistrent des méga-profits

La production de voitures en France chute, mais les constructeurs s’en sortent plutôt bien. Le décryptage de Fanny Guinochet

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une chaîne de montage sur le site Toyota à Valenciennes (Nord). (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Le secteur automobile est en train de décrocher, c’est l’Insee qui le dit. Les chiffres sont tombés jeudi 5 mai. La production automobile a chuté de plus de 7% en mars, après une baisse de 5% en février.

>> "On vend moitié moins de véhicules, c'est dramatique" : les ventes de voitures neuves en France au plus bas depuis plus de 40 ans

En cause, la guerre en Ukraine et les problèmes d’approvisionnements qui pénalisent la construction de voitures mais aussi les confinements en Chine, les usines tournent au ralenti et les ventes de voitures neuves s’effondrent, elles n’ont jamais été aussi faibles depuis 40 ans. Paradoxalement, les constructeurs tirent bien leur épingle du jeu. Ils affichent des bénéfices records : 13 milliards d’euros pour Stellantis, 15 milliards pour Volkswagen, 10 milliards chez Général Motors..  

Les constructeurs ont peu vendu en volumes, en nombre, mais ils se sont rattrapés sur les prix. Ils ont misé sur des voitures plus rentables, tout en augmentant leurs tarifs. 15% de hausse de prix en moyenne en trois ans. Du coup en 2021, ils ont restauré leurs marges, et amélioré leur rentabilité  selon une étude, elle a explosé tous les compteurs pour atteindre 168 % l’an dernier. Il n'est pas sûr que ça se poursuive car cette stratégie n’est pas durable à long terme : les clients ne changent pas de voiture tous les ans, surtout quand ça devient un véritable produit de luxe et que les prix des carburants ne cessent d’augmenter. Ils vont chercher des solutions alternatives. Les constructeurs ne pourront pas continuer à augmenter leurs tarifs indéfiniment.  

Des tensions à prévoir

Le contexte économique s’assombrit, ça risque de ne pas s’arranger côté approvisionnements à cause de la guerre en Ukraine. Pareil pour la situation sanitaire en Chine. De quoi provoquer de nouvelles hausses de prix. Côté salaires, aussi, avec l’inflation, il faut s’attendre à des tensions sociales, des demandes de hausse de rémunération de la main d’œuvre un peu partout, ce qui obligera les fabricants à rogner leurs marges. Bref, tout ca pourrait peser sur les comptes  des constructeurs.

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