Guerre entre Israël et le Hamas : Iran, Irak, Jordanie... Les répercussions du conflit au Moyen-Orient
Si les populations des pays arabes se sont soulevées dans l'émotion et la colère partout au Moyen-Orient depuis l'épisode de l'hôpital à Gaza mardi 17 octobre, les gouvernements n'ont pas tous les mêmes objectifs.
En Jordanie, comme en Égypte, deux pays historiquement médiateurs de ce conflit, les autorités s'opposent à tout déplacement forcé de Palestiniens sur leurs sols et doivent composer avec la contestation de la rue. Le mouvement est si puissant qu'ils ne peuvent que laisser les milliers de manifestants s'échauffer dans la rue et, en Jordanie, ces manifestations durent en ce moment toute la journée.
Mais l'Iran a une stratégie bien plus approfondie, qui vient de loin et voit bien au-delà de ses frontières. Dès l’opération lancée par le Hamas contre Israël, Téhéran a salué les islamistes palestiniens. Dans un premier temps, il y a eu une phase de jubilation et le soutien du pouvoir au Hamas a été immédiat. Le président Raïssi a affirmé que c’était "le début de la fin du régime israélien". De son côté, le guide suprême, qui en Iran est le véritable chef de l'État, a dit que cette opération avait "ébranlé les fondements du régime hébreu".
Une liste de volontaires pour combattre
Dans une deuxième phase, lorsque les Israéliens ont commencé à bombarder Gaza et surtout après l’épisode de l’hôpital de Gaza, la colère est montée dans la population et les images qui ont déferlé ont profondément choqué les gens. Au-delà de nombreuses manifestations qui ont eu lieu à travers le pays, plus de quatre millions d’Iraniens se sont inscrits sur une liste pour aller combattre Israël. D’ailleurs, les dirigeants iraniens affirment désormais que leurs alliés du Hezbollah ou des autres "groupes de la Résistance", comme on les appelle en Iran, "ne se retiendront plus", comme on a pu le voir ces derniers jours avec les actions du Hezbollah ou des Houthis contre Israël.
Ceux qui sont hostiles au pouvoir critiquent la position anti-israélienne de la République islamique. Beaucoup craignent un embrasement général de la région avec un conflit direct entre l’Iran, Israël et les États-Unis, qui aggraverait encore la situation économique, déjà désastreuse à cause des sanctions américaines.
En Irak, les milices téléguidées par Téhéran s'en prennent aux bases américaines
En Irak, les tensions vont crescendo depuis mercredi 18 octobre, au lendemain de l'épisode de l'hôpital d’al-Ahli à Gaza. Il y a déjà eu quatre attaques de drones et de roquettes contre des bases américaines en moins de 48 heures, et au moins trois autres en Syrie. Elles ont été revendiquées par les factions de la Résistance islamique en Irak en soutien de l’opération "déluge d’Al Aqsa" mené par le Hamas. La plupart des attaques ont été repoussées, quelques soldats américains ont été légèrement blessés. Pour l’instant l’armée américaine communique peu mais promet des représailles à la hauteur.
Joe Biden et le Premier ministre irakien Mohammed Chia Al Soudani ont échangé lundi par téléphone. Ils se sont mis d’accord pour œuvrer à une désescalade des tensions. Mais les milices à la solde de l’Iran sont toutes puissantes dans le pays. Mercredi, le Hezbollah irakien a appelé les forces américaines, qu’il accuse d’aider Israël, à quitter l’Irak sous peine de leur faire vivre "l’enfer sur terre".
Quant au peuple irakien il est acquis à la cause palestinienne. Vendredi dernier, l’Irak a connu l’une des plus importantes manifestations de son histoire. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à Bagdad. Des drapeaux israéliens ont été brûlés et des slogans anti-israéliens et anti-américains ont été scandés.
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