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Reportage
Avec "Omnéo", Transdev va devenir le premier concurrent de la SNCF en France à exploiter une ligne de TER

Les premières rames fabriquées par Alstom et exploitées par Transdev pour faire concurrence à la SNCF devraient circuler entre Marseille et Nice à partir du 29 juin 2025. Un train dernière génération, propriété de la région PACA, pour deux fois plus d'allers-retours quotidiens.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Omnéo est le train construit par Alstom qui sera exploité par Transdev pour concurrencer la SNCF sur la ligne TER Marseille-Nice. (RAPHAEL EBENSTEIN / RADIO FRANCE)

Il a été baptisé "Omnéo" mais appartient à la famille de modèles Régio2N, déjà commercialisé par Alstom. Une étape symbolique a été franchie jeudi 23 novembre par Transdev qui va devenir le premier concurrent de la SNCF en France à exploiter une ligne de TER. L’opérateur, détenu majoritairement par la Caisse des Dépôts, a en effet dévoilé la première rame censée circuler entre Marseille et Nice à partir du 29 juin 2025.

Le train est fabriqué sur le site Alstom de Crespin, près de Valenciennes. Il est composé de huit voitures, à un ou deux niveaux, doté de 350 places assises, accessible sans marches depuis le quai, équipé de prises et de wifi à bord, et aussi performant qu'économique, jure Olivier Delecroix, responsable des ventes d’Alstom en France. "Cette rame est déjà adaptée aux futures infrastructures, avec par exemple la capacité d'aller à 200 km/h, mais en même temps on a tout un système d'optimisation d'énergie. Cela fait que la dépense énergétique par passager est nettement moindre par rapport aux générations précédentes, au-delà des 20%", explique-t-il.

La rame d'Alstom est fabriquée sur de Crespin, près de Valenciennes. (RAPHAEL EBENSTEIN / RADIO FRANCE)

Deux fois plus d'allers-retours quotidiens pour le même tarif

La région PACA, dont plus d’un tiers du budget est consacré aux transports, sera propriétaire des 16 nouvelles rames, en circulation sur la ligne Marseille-Toulon-Nice. À charge pour Transdev de les utiliser au mieux, pendant les dix ans de son contrat d’exploitation.

"L’enjeu pour nous c'est de passer de 3,5 millions de voyageurs à 5,5 millions."

Renaud Muselier, président de la région PACA

à franceinfo

Renaud Muselier, le président du conseil régional, trouve l’investissement justifié. "Si on ne parle que des rames, on parle de 250 millions d'euros quand même. Ce n'est pas rien mais après on s'inscrit sur dix ans", précise-t-il.

Car Transdev s’engage à assurer 15 allers-retours quotidiens, le double de ce que propose aujourd'hui la SNCF, pour un tarif comparable et avec un taux de régularité de 97%. Cela qui lui a permis de remporter l'appel d'offres lancé par la région fin 2021, alors que pas moins de neuf opérateurs avaient manifesté leur intérêt.

Une organisation du travail plus souple

Transdev s’appuie sur son expérience à l’étranger, notamment en Allemagne, où il exploite de nombreuses lignes de trains régionaux. Avec une organisation du travail se voulant plus souple que celle de la SNCF, comme l’explique son PDG Thierry Mallet. "Dans l'organisation de Transdev nos conducteurs peuvent conduire les trains au dépôt. Les équipes de maintenance ont aussi très souvent l'habilitation à conduire des trains en cas de besoin sur le réseau (…) C'est ce qu'on a fait en Allemagne, ce qui nous a permis de gagner en efficacité, et c'est ce qu'on veut faire également en France, dit-il. On n'a pas de barrière entre les équipes de maintenance et les équipes d'opération."

Reste que seulement une trentaine de cheminots de la SNCF travaillant dans la région PACA sont candidats au transfert au sein de Transdev. L’opérateur devra donc recruter et former 150 salariés supplémentaires pour assurer l’exploitation de la ligne Marseille-Nice ainsi que l’entretien des rames d’Omnéo, dans un centre de maintenance qui devrait ouvrir fin 2024, près de la gare de Nice.

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