Paris : la votation sur les trottinettes vire au référendum pour ou contre Anne Hidalgo
Les Parisiens devront répondre à une simple question : "Pour ou contre les trottinettes en libre-service à Paris ?". Une votation annoncée mi-janvier par la maire de la capitale, Anne Hidalgo, qui s’est officiellement positionnée contre ces engins électriques, jugés parfois dangereux.
Elle rejoint ainsi notamment son adjoint écologiste aux Transports, David Belliard. Une position, loin de faire l’unanimité, y compris chez les Verts. Mais ce qui aurait dû rester une question de mobilité parisienne est en train de tourner à une lutte politique. Tout ça sous l’œil des opérateurs qui veulent sauver leur business. Dans un contexte de fortes tensions politiques dans la capitale, ce sujet offre un angle d’attaque idéal à tous ceux qui aimeraient déstabiliser la Maire de Paris. En quelque sorte, ses opposants veulent que cette votation devienne un référendum "Pour ou contre Anne Hidalgo".
Chez les Verts, l'interdiction des trottinettes ne fait pas l'unanimité
C’est la stratégie des Macrocystes parisiens, "C’est une belle opportunité pour nous positionner contre elle", confirme l’un d’eux. Dans les prochains jours, les Jeunes avec Macron iront tracter devant les facs. Objectif : mobiliser la jeunesse qui représente un tiers des utilisateurs de ces trottinettes. Même calcul à l’UDI, c’est oui chez les centristes.
À droite, on est plutôt gêné. Par principe, l’électeur parisien de droite, plutôt conservateur, il n’est pas très fan des trottinettes qui se faufilent entre les voitures. À l’exception de quelques maires d’arrondissements, la droite réclame plus une régulation qu’une interdiction. On imagine mal, de toutes façons, Rachida Dati soutenir la position d’Hidalgo.
Ce sujet ne mérite-t-il pas mieux qu’une lutte partisane ? Bien sûr, mais comme souvent, quand un sujet devient politique, on s’éloigne du fond du problème. Pourtant, il y aurait des choses à dire. Une partie des arguments de la mairie sont balayés par une étude commandée par la mairie elle-même, mais qu’elle n’a jamais voulu rendre publique. On y apprend notamment que 19 % des utilisateurs de trottinettes en libre-service se tourneraient vers un déplacement à moteur thermique en cas de disparition du service.
Il reste quatre semaines aux Parisiens pour se faire un avis. Enfin, pour ceux qui prévoient de se déplacer. Cette votation se fera sans vote en ligne. Les urnes seront uniquement en mairies d’arrondissements. "S’ils ont 10 % de participation, ça sera déjà beaucoup", persifle un élu parisien qui s’interroge déjà sur la légitimité de cette consultation.
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