Le parti d'Eric Zemmour, Reconquête, n'en finit plus de se réorganiser
Un nouvel organigramme a été dévoilé ce week-end, où sont notamment précisées les prérogatives des trois vice-présidents exécutifs : Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay.
C'est un organigramme resserré qui a été rendu public samedi 30 avril. Treize noms y figurent, bien moins que celui révélé le 19 avril dernier. En onze jours d’écart, quelques différences qui sautent aux yeux, quelques absents de taille.
L’ancien ministre Philippe de Villiers, fondateur du Mouvement pour la France, faisait encore partie des instances le 19 avril. Il ne figure plus dans la dernière version de l’organigramme. Un proche de Reconquête confirme qu’il a "pris du champ", tout comme le porte-parole Jean Messiha, "dont le poste s’arrêtait de fait avec la présidentielle", justifie un cadre du parti. Sauf que des départs, il y en a eu d’autres.
Un certain nombre d’hommes et de femmes de l’ombre, pas forcément parmi les figures les plus connues du grand public, qui occupaient des postes stratégiques à la communication, à la structuration ou au maillage territorial de Reconquête, ont décidé ces derniers jours de tourner la page Éric Zemmour.
"Un côté sectaire"
À en croire les proches de l'ancien polémiste, tout était prévu. Le parti ne peut pas être organisé de la même façon que l’équipe de campagne, et l’organigramme, nous disent les mêmes, est encore amené à évoluer après les législatives. "C’est comme en entreprise, justifie une élue. Vous tentez un truc. Si ça ne marche pas, vous réajustez." C'est la version officielle. La version officieuse, c’est qu’il y a de la déception. "Où est l’introspection, le bilan de la présidentielle ? s’interroge l’un de ceux qui a suivi l’aventure Zemmour à ses débuts. Il y a un côté sectaire chez Reconquête", juge le même.
Une autre explication est avancée sur cette vague de départ : la reprise en main par les professionnels de la politique. "Les habitués de la politique partisane et magouillarde", grince un déçu, évoquant les Guillaume Peltier et autres transfuges du Rassemblement national. La conséquence, c’est la mise à l’écart progressive de la bande de jeunes qui s’était spontanément formée autour d’Éric Zemmour. "Pour faire de la politique, il faut être patient, répond une zemmouriste. Ces gens n’étaient peut-être pas faits pour la politique", tranche la même.
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