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Confinement : le Sénat se rebiffe !

Le Sénat ne souhaite plus laisser les mains libres au gouvernement pour gérer la crise sanitaire.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une séance de questions au gouvernement au Sénat, le 10 juin 2020. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Ca gronde très fort chez les sénateurs qui jeudi ont voté contre la décision du gouvernement de reconfiner le pays. Le vote est certes indicatif, sans aucune valeur contraignante, mais il installe un rapport de force. Et ce qui attend l'exécutif dans les heures, les jours à venir, sera beaucoup plus ardu à enjamber.

D'abord, et ça Gérard Larcher l'a annoncé aux groupes parlementaires : le Sénat va se doter de ses propres moyens d’information et d’expertise sur l’épidémie. En privé, le président de l'institution, vétérinaire de formation, s’agace que l’exécutif ne partage pas toutes les données dont il dispose.

Le Sénat veut ses propres chiffres

Les chiffres et le savoir sont du côté du gouvernement, et on nous dit : proposez. Mais sur quelle base ?” s’interroge, furieux, Gérard Larcher. La mission d’étude qu’il souhaite créer doit combler ce vide.

Deuxième motif de colère : la liste des commerces fermés à compter d’aujourd’hui, car non-essentiels. Libraires, fleuristes, magasins de jouets par exemple. Mais les grandes surfaces et les marchands en ligne pourront continuer à vendre des livres, des fleurs, des jeux.

La droite sénatoriale au secours des petits commerçants

"C’est jackpot, parce que novembre, c’est l’un des pics de l’année en matière de consommation”, rappelle une élue de droite. Elle et d'autres s’inquiètent que les commerçants des centres-villes ne s’en remettent jamais. Pour contester une situation qu’il juge inique, le Sénat envisage, selon nos informations, de saisir l’Autorité de la concurrence.

Dès cette nuit, le Palais du Luxembourg a forcé le gouvernement à revoir ses ambitions à la baisse, en adoptant trois grands changements dans le texte qui prolonge l’état d’urgence sanitaire.

Un état d'urgence sanitaire prolongé jusqu'au 31 janvier... seulement

D'abord, le gouvernement voulait prolonger cet état d'urgence sanitaire jusqu'au 16 février. Pas question pour le Sénat, qui a acté le principe jusqu'au 31 janvier, et pas un jour de plus. Ensuite, l’exécutif souhaitait pouvoir trancher par ordonnances 70 questions liées à la crise sanitaire. Le Sénat lui en a accordé 30 seulement.

Enfin, le gouvernement voulait pouvoir décider seul du besoin de rallonger ou non la durée du confinement au-delà de cinq semaines. Non, répondent les sénateurs. Si le confinement doit durer plus longtemps, le gouvernement devra présenter une nouvelle loi. C'est-à-dire, revenir s'expliquer et convaincre les élus.

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