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Le brief éco. Pétrole : violent regain de tensions dans le Golfe

Les pays producteurs de pétrole se sont retrouvés dimanche en Arabie saoudite sur fond de tensions dans le Golfe persique. Les membres de l’Opep sont sur les dents depuis que les Etats-Unis ont durci le ton avec l’Iran ces deux dernières semaines. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des pipelines dans les champs de pétrole de Tawke (Iraq).  (MAXPPP)

Des tensions dans le Golfe persique à cause des Etats-Unis. Les pays producteurs de pétrole se sont retrouvés dimanche 19 mai et les membres de l’Opep sont sur les dents à cause des menaces de Donald Trump sur l'Iran.

L’Iran, membre de l’Opep, était le grand absent de cette réunion. La République islamique est au centre de toutes les attentions. Cette réunion de l’Opep était organisée quelques jours après des actes de sabotage sur des navires dans le Golfe, dont deux pétroliers appartenant à l’Arabie saoudite, alliée des Etats-Unis contre Téhéran. Après l’attaque, également, contre un oléoduc saoudien. Attaque au drone revendiquée par les rebelles yéménites soutenus par l'Iran. Sans jouer avec les mots, on peut dire que la situation est explosive. D’autant plus problématique que c’est par cette région que transite le tiers du commerce mondial de pétrole.

Que cherche Donald Trump ?

Le président américain vient de rallumer la mèche en menaçant de sanctions tous les pays qui achèteraient du brut à l'Iran. L’objectif est de couper les ressources financières à la République islamique. La tension est à son comble depuis le rétablissement des sanctions en novembre dernier. Aujourd'hui, Washington menace de détruire l'Iran si ce dernier attaque. Trump a envoyé un porte-avions et des bombardiers B-52 dans les eaux du Golfe pour accentuer la pression sur Téhéran. Dans ce contexte, les pays membres de l’Opep ont réaffirmé hier leur détermination à stabiliser le marché. L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis se sont inquiétés d’une hausse des stocks mondiaux de pétrole, mais aucune décision formelle n'a été prise.  

Volatilité des marchés et des étiquettes à la pompe

Instabilité au Moyen-Orient et regain de tension dans le Golfe persique, c’est encore l’automobiliste qui va le sentir passer à la pompe. Les étiquettes ont encore flambé de quelques centimes en une semaine. Les taxes imposées par l’Etat n’y sont pour rien. Les prix à la pompe, en ce moment, c’est un peu "La géopolitique pour les nuls". On comprend immédiatement. Comme l’explique l’économiste spécialiste de l’énergie, Patrice Geoffron, un an avant l’élection présidentielle Donald Trump veut assoir sa domination énergétique. Il faut savoir qu’avec le pétrole de schiste, les USA sont désormais le premier producteur de pétrole mondial devant l’allié saoudien et les Russes. Mais le moindre grain de sable dans la machine pourrait gripper l’industrie pétrochimique américaine qui a investi, ces dernières années, des dizaines de milliards de dollars. Gare au retour de boomerang.

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