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Faut-il taxer les banques pour financer les mesures contre l'inflation ?

Les banques et les assurances sont sous pression. La question de les taxer pour payer les mesures de pouvoir d’achat se pose.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministère de l'Economie et des Finances à Paris. (GUY REGISTE / RADIO FRANCE)

En Espagne et en Hongrie, même en Belgique, les gouvernements veulent leur appliquer des taxes exceptionnelles. L’idée est de mettre à contribution ces entreprises – qui, en général, se portent bien – pour financer les mesures anti-inflation et aider les ménages les plus modestes.

Le modèle, c’est la taxe mise en place sur les géants pétroliers en Angleterre, ou en Italie. Une taxe exceptionnelle sur les banques pourrait rapporter 1,5 milliard  d’euros par an au gouvernement espagnol. Vous ne serez pas surpris, la fédération bancaire européenne dénonce "des mesures discriminatoires".

Pour l’instant la France n’est pas concernée mais cet été, la question d’une taxe sur les entreprises qui font des super profits a été longuement débattue à l’Assemblée nationale. Elle n’a pas été adoptée mais elle pourrait revenir dans les discussions au moment du débat sur le budget, cet automne. Le gouvernement français est contre, il préfère que les entreprises fassent directement des gestes en faveur des consommateurs. C’est, selon lui, plus efficace, plus direct que la collecte d’une taxe comme Total qui a baissé le prix des carburants. Le géant pétrolier a mis en place dans ses stations essence une  ristourne sur le litre en plus de celle adoptée par l’exécutif. 

Banquiers et assureurs freinent des quatre fers

Le gouvernement français demande d’ailleurs aux banques de limiter leurs frais  et aux assurances de réduire les primes. Bruno Le Maire en avait déjà parlé au printemps mais le ministre de l’Économie y revient. Il veut réunir rapidement ces secteurs pour en parler. Mais là encore, banquiers comme assureurs freinent des quatre fers. Les assureurs mettent en avant leur soutien aux clients touchés cet été par les incendies ou les intempéries, sans compter qu’avec la hausse des prix des matériaux, la réparation des sinistres leur coûte plus cher.

Quant aux banques, elles rappellent qu’elles ont plafonné les frais bancaires pour les quatre millions de clients les plus fragiles. La fédération dit "que les banques ont versé cette année près de 24 milliards d’euros d’impôts à l’Etat. Elles sont parmi les plus gros contributeurs." Autant dire que la discussion avec Bercy promet d’être animée. Pour le moment, on n’a pas de date concernant la réunion promise par Bruno Le Maire.

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