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Automobile : vers une réorganisation de l’alliance Renault-Nissan

Cette réorganisation est en bonne voie et pourrait être annoncée d’ici la fin du mois.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Les logos Renault et Nissan. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Les discussions avancent concernant la réorganisation de l’alliance Renault-Nissan et un grand pas a été franchi lundi 9 janvier, lorsque le président de la République a reçu à l’Élysée le Premier ministre japonais, de passage à Paris pour préparer le futur sommet du G7. Emmanuel Macron a assuré à Fumio Kishida que l’État français (qui détient 15% de Renault) soutenait pleinement la réorganisation de l’alliance entre les deux constructeurs automobiles née en 1999.

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En réalité, il s’agit de tourner la page d’une période de dissensions entre Renault et Nissan depuis l’arrestation du patron de l’Alliance, Carlos Ghosn, il y a quatre ans. La coopération va se poursuivre, mais dans un nouveau cadre structurel. Si l’on en croit le quotidien Les Echos, l’État français actionnaire de la marque au losange ne s’opposera pas au rééquilibrage des participations croisées entre Renault et Nissan. Renault ferait ainsi passer sa participation dans Nissan de 43 à 15%. De son côté, le constructeur japonais recevrait les droits de vote qu’il ne détient pas encore dans les décisions stratégiques de l’alliance.

Cela va permettre d’avancer sur certains autres dossiers

De l’eau a coulé sous les ponts depuis l’arrestation de Carlos Ghosn en novembre 2018, notamment dans le contexte industriel avec les contraintes liées à la transition énergétique. L’enjeu pour Renault, aujourd’hui, tourne autour de ses filiales Ampère et Horse : Ampère est dédiée à la voiture électrique et aux logiciels quand Horse crée à parts égales avec le chinois Geely est dédié aux nouveaux moteurs thermiques et hybrides. Une bataille autour des brevets entre les deux groupes est en train de se régler.

En ne s’opposant pas à la réorganisation de l’Alliance, l’État Français actionnaire de Renault met de l’huile dans les rouages et, surtout, améliore l’atmosphère restée tendue depuis 2015, lorsqu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie de François Hollande, avait ordonné – à la surprise générale, et même celle de Carlos Ghosn – une montée de l’État français au capital de Renault pour lui assurer un pouvoir supplémentaire dans l’Alliance avec Nissan. Les deux groupes vont pouvoir continuer à travailler ensemble dans un climat un peu plus serein.

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