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Le billet vert. Suricate-Nat : la vigie citoyenne des catastrophes naturelles

Suricate-Nat est le nom original d'un site internet lancé mercredi par des chercheurs du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) pour mieux estimer les dégâts des catastrophes naturelles et aider les secours. 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Suricate-Nat sur Twitter. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

On ne peut pas prévoir les séismes mais on peut mieux estimer les dégâts qu’ils causent. C’est l’idée de chercheurs français qui lancent mercredi 13 novembre un site internet pour mieux prévenir les conséquences des catastrophes naturelles grâce à Twitter. Ils l’ont appelé Suricate-Nat : un jeu de mots avec les suricates, ces petits mammifères d’Afrique qui se dressent sur leurs pattes à l’approche d’un prédateur, et que l'on appelle les vigies du désert. Les chercheurs veulent faire des internautes des vigies citoyennes des catastrophes naturelles, car grâce à un algorithme et à de l’intelligence artificielle, ce site fait remonter les témoignages directs des catastrophes via Twitter. Au moment par exemple d’une crue éclair ou de tremblements de terre.

Des capteurs humains pour mieux caractériser les dégats

Tout le monde peut scruter les réseaux sociaux pour trouver des informations sur les catastrophes naturelles mais là, l'idée est d'avoir un échange. Quand un des 12 millions d’utilisateurs de Twitter en France fait remonter qu’il y a de l’eau dans sa rue à cause d’une crue ou que l’immeuble en face de chez lui menace de s’effondrer après un séisme, ce système permettra de lui envoyer un message avec une consigne de mise à l’abri, comme de grimper à l’étage en cas d’inondations ou d'évacuer votre immeuble en cas de séisme, le tout accompagné d'un petit questionnaire sur sa situation. L’internaute aidera ainsi à mieux caractériser la catastrophe naturelle parce que celui qui peut tweeter est déjà un peu en sécurité. Mais l’idée est d’utiliser les capteurs que nous sommes avec nos téléphones pour estimer les dégâts d’un tremblement de terre par exemple. D’ailleurs, ses inventeurs, des sismologues du Bureau recherche géologique et minière, le BRGM, ont fait un test grandeur nature lundi avec le séisme au Teil. Ils l'ont repéré en moins de deux minutes et ont caractérisé plus de 6 427 messages. 

Un service pour aider les secours et la gestion de crise

Quand il y a un séisme les préfectures reçoivent un message de l’Institut physique du globe leur indiquant l'heure, la magnitude, la localisation, mais cela ne leur dit rien des dégâts qu’il a causé alors que très vite elles doivent gérer la crise. La sécurité civile par exemple a des bénévoles pour scruter les réseaux sociaux à la recherche d’information avec des mots clés, ce qui est un peu fastidieux notamment pour trier les messages de témoins directs de ceux qui relayent l'information. Ce système devrait leur permettre de plus vite repérer où sont les dégâts, où envoyer des secours avec du matériel approprié : des bateaux, une grande échelle, des lances à incendie. Mais ce système dédié aux secours et aux autorités doit être encore élaboré en collaboration avec des pompiers notamment, et ne verra le jour que d’ici deux à trois ans.

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