Le billet vert. Les solutions pour réduire notre impact numérique sur la planète
Le cabinet GreenIT publie une étude sur l'empreinte environnementale du numérique mondial. Le secteur va doubler ses émissions de gaz a effet de serre d'ici 2025 et tripler ses impacts environnementaux notamment avec le développement des mines.
Le secteur numérique produit 4% de nos émissions de gaz à effet de serre mondiales et il consomme cinq fois plus de ressources naturelles que notre parc automobile français. franceinfo vous révèle lundi 21 octobre une étude inédite sur l’empreinte environnementale du numérique publiée par le cabinet indépendant GreenIT.
Pour fabriquer nos téléphones, nos ordinateurs, nos écrans plats : il faut de l’eau, de l’énergie et des métaux qui sont en quantité limitée sur la planète et que l’on exploite avec des mines. Le cabinet GreenIT, qui regroupe des experts, des associations comme le WWF ou HOP mais aussi des professionnels du numérique, a calculé que le secteur allait multiplier par trois ses impacts sur la planète d’ici 2025. Il risque d’aggraver la crise écologique s’il ne recycle pas plus ses produits mais aussi il risque de scier la branche économique sur laquelle il est assis. En effet selon cette étude, il ne reste que 12 ans de réserves d’antimoine, une substance chimique utilisée dans la fabrication de nos objets électroniques par exemple. Comme les trois quart du problème viennent de la fabrication des produits, les auteurs de cette étude estiment qu’il faut se pencher sérieusement sur la question, surtout avec des écrans plats de plus en plus gros et une multiplication par 48 des objets connectés comme les montres ou les enceintes d’ici 2025.
Des solutions existent pour réduire notre impact
Le geste le plus efficace, mais pas toujours le plus facile à faire, est d’allonger la durée de vie nos équipements : de passer de quatre à huit ans pour son ordinateur ou de deux à quatre ans pour son téléphone. Acheter des appareils reconditionnés ou d’occasion favorise la réduction des impacts de la fabrication de ces objets. Il y a aujourd'hui 34 milliards d'appareils sur la planète et ils sont encore trop peu recyclés. Par exemple seulement 6% de nos téléphones le sont en France alors qu'on en vend 24 millions par an.
L’autre geste efficace est éteindre ses boxs, son wifi, la veille de sa télé en son absence. Pour les auteurs de cette étude, il faudrait que cela devienne un geste automatique comme éviter de laisser couler son robinet d’eau 24 heures sur 24. Enfin éviter autant que possible l’usage du cloud, surtout en 4G, cela évite la surchauffe des centres informatiques. L'étude prône des solutions technologiques aussi : mieux vaut utiliser des casques de réalité virtuelle ou des vidéos projecteurs avec des LED plutôt que de multiplier les écrans plats. Ils sont en grande partie responsable des impacts du numérique sur la planète.
Des solutions aussi chez les fabricants et pour le législateur
Le secteur peut aussi faire beaucoup pour réduire les impacts de ces produits en favorisant leur éco-conception, la réparation plus facile, le changement de pièce et leur mise à jour. Pour les auteurs de cette étude, il faut aussi se pencher sur la façon dont les objets connectés sont alimentés en données parce qu'ils vont se multiplier par 48 en 15 ans. Si nous ne voulons pas les jeter à la poubelle les uns après les autres; il faut que les fabricants de montres ou d'enceintes ouvrent leur interface de programmation, distinguent les mises à jour corrective et évolutive, c'est à dire celles qui augmentent la sécurité des appareils et celles qui peuvent rendre votre objet obsolète. Ces dispositions seront notamment discutées dans la prochaine loi contre le gaspillage qui doit revenir à l’assemblée d’ici la fin de l’année.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.