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Le billet vert. Les premiers défis de la nouvelle secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba

Bérangère Abba était jusque-là députée de la Haute-Marne. La secrétaire d'État devra s'occuper, entre autres, de la protection des animaux domestiques.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bérangère Abba, secrétaire d'Etat à la biodiversité à l'Elysée, le 27 juillet 2020. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Parmi les secrétaires d’État, cette nomination n’a pas fait beaucoup de bruit et pourtant, Bérangère Abba, la nouvelle secrétaire à la Biodiversité, pourrait bien avancer dans un champ de mines. Elle était députée de la Haute-Marne. Elle connaît son sujet, est bien entourée. Mais elle est attendue dans le domaine du bien-être animal. C’est maintenant un sujet sensible et inflammable.

Cette nomination a immédiatement créé des étincelles. Ce n’est pas lié à la personnalité de la secrétaire d’État mais au périmètre de son administration. Plusieurs acteurs du bien-être animal ont dénoncé l’absence de ministère dédié au sujet. L’idée avait été soutenue par le député de la majorité Loic Dombreval.

Le bien-être animal est une préoccupation montante. L’association L214 à de plus en plus d’influence. One Voice, une autre structure très active sur le sujet, a obtenu une importante victoire contre un cirque cet été. Trois grands patrons poussent pour un référendum d’initiative partagée sur la cause animale. Et une proposition de loi devrait très bientôt être publiée au Journal officiel. Elle porte sur la protection des animaux domestiques. Elle a été soutenue par la nouvelle secrétaire d’État.

Le gouvernement ne va pas abandonner le domaine du bien-être animal 

Il garde un traitement dissocié. Avec des compétences partagées entre le ministère de l’Agriculture et celui de la Transition écologique. L’autorité de la secrétaire d’État se limite aux animaux sauvages. Et il se trouve que c’est un terrain miné. D’abord la pression est forte aujourd’hui sur les cirques et les delphinariums. De plus en plus de villes interdisent les représentations de cirques avec animaux sauvages.

De l’autre côté, la France est visée par une procédure de la Commission européenne. Elle risque des poursuites pour ne pas respecter la directive oiseau. L’Europe cible des chasses traditionnelles qui utilisent des pièges "attrape-tout".  Et certaines périodes de tir. La ministre va devoir gérer cette délicate situation. Et décider ou non d’autoriser des tirs sur la tourterelle des bois, qui est un animal dont le nombre est en chute libre.

La secrétaire d’État va devoir faire ses preuves

Les associations sont partagées. Certaines estiment qu’elle vient pour assumer des décisions contraires dans le domaine de la chasse. D’autres pensent qu’elle portera parfaitement les autres dossiers majeurs de la biodiversité, avec deux rendez-vous internationaux l’an prochain.

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