Débat Macron-Le Pen : les lignes de fracture sur l’écologie
Parmi les thèmes abordés lors du débat entre les deux candidats à l'élection présidentielle, mercredi 20 avril, celui de l’environnement a opposé Marine Le Pen et Emmanuel Macron pendant une vingtaine de minutes.
Sur le thème de l'environnement, on retient du débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron mercredi 20 avril d'abord des postures : Emmanuel Macron qui qualifie Marine Le Pen de "climatosceptique" et elle qui le traite en retour de "climato-hypocrite".
On retient surtout un débat qui s'est très vite rétréci autour de la question énergétique du nucléaire et de l'éolien. Les deux candidats ont défendu le renforcement de la filière nucléaire mais se sont écharpé sur la question des investissements dans la filière, Marine Le Pen accusant Emmanuel Macron d’avoir laissé filé un savoir-faire industriel, ce dont s’est défendu le candidat président.
Il y a également eu de longues minutes d'échange sur la place des éoliennes. Elles sont qualifiées d'"absurdité écologique et économique" par Marine Le Pen qui veut les démonter, à commencer par celles qui sont en fin de vie, alors qu’Emmanuel Macron mise lui sur le développement industriel de la filière et notamment sur l'éolien en mer. Pour Emmanuel Macron, il n'y a pas de stratégie de sortie des énergies fossiles qui passe par le tout-nucléaire.
Les propositions environnementales des deux candidats
Pour les propositions environnementales, on note des visions totalement opposées. Marine Le Pen assure que c’est le modèle de libre-échange qui est responsable des émissions de gaz à effet de serre, elle mise sur le localisme pour limiter la pollution et souhaite une transition moins rapide que celle qui s’impose actuellement aux Français, fustigeant l'écologie punitive. En face, Emmanuel Macron veut aller plus vite en matière de transition. Au-delà des aides pour changer de voiture ou isoler son logement, au-delà des investissements dans le renouvelable, il veut un Premier ministre chargé de la planification écologique.
Aucun des deux n’a précisé de calendrier de sortie des énergies fossiles ni de mesure sur l'usage des pesticides, la protection de la biodiversité, la sauvegarde des forêts ou des océans qui sont pourtant des puits de carbone. Évidemment le format ne permettait pas de tout aborder, mais Gilles Bouleau l’a pourtant rappelé en préambule. Le dernier rapport du Giec ne nous donne que trois ans pour agir, limiter le réchauffement à 1,5°C et ainsi nous garantir un avenir vivable. Autant dire que sur cette question de l’environnement, le fond du débat d’hier n’a pas semblé à la hauteur du défi.
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