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Alimentation : la maladie du "dragon jaune" menace les agrumes

Des chercheurs s’inquiètent de la possible arrivée de cette maladie dans les vergers d’agrumes en Europe. Transmise par un tout petit insecte, elle fait déjà des ravages ailleurs dans le monde.
Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un citronnier à Amalfi (Italie). (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

La maladie du "dragon jaune" est transmise par un tout petit insecte, qu’on appelle un psylle. Il n’est pas plus grand qu’un grain de riz, mais il terrorise les producteurs d’agrumes. Ce psylle asiatique originaire de Chine, fait chuter depuis plusieurs années, la production d’orange en Floride et au Brésil. L'insecte, qui se nourrit de pousses d’arbres, peut en effet transporter dans son organisme une bactérie ravageuse pour les plantations. C’est elle qui cause la maladie du "dragon jaune". Et pour cause : quand l'arbre est atteint, ses feuilles jaunissent, ses fruits verdissent, et deviennent amers, et l'arbre finit par mourir.

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Pas en France, pour le moment

Jusqu’ici, l’Europe est épargnée mais des chercheurs du Centre de coopération Internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) viennent d’établir que cette maladie pourrait être aussi transmise par un autre insecte, le psylle africain. Cet insecte-là est présent en Europe : en Espagne ou au Portugal, pas en France. Pour l’instant, il ne transporte pas cette fameuse bactérie nocive pour les agrumes, donc il ne fait pas de dégâts, nous a expliqué Bernard Reynaud, auteur de l’étude et directeur d'une unité de recherche Cirad/ Université de la Réunion, mais si cette bactérie entre en Europe, il y a un risque de contamination en chaîne dans les exploitations, préviennent les chercheurs. D'où l'importance de la prévention, notamment par le contrôle scrupuleux des végétaux en provenance de zones contaminées.
 
Une fois que les arbres sont atteints par cette maladie du "dragon jaune", il n’y a pas de possibilité de les soigner. Il n'existe pas de traitement curatif. Certes, il est possible de prolonger un peu la vie des arbres par des traitements phytosanitaires, mais ça ne règle pas le problème. C’est pour cela que les chercheurs travaillent sur de possibles solutions génétiques : en essayant de créer des variétés d’agrumes naturellement résistantes à cette maladie du "dragon jaune".  Mais c’est un long processus, qui n’aboutira pas avant 10 ou 15 ans. D'où l'importance, en attendant, de la surveillance et de la protection des agrumes en Europe, ainsi qu'en Australie, en Nouvelle-Zélande, l’autre zone du monde encore épargnée (pour l'instant) par la maladie.

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