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Emmanuel Maurel, eurodéputé et candidat à la tête du PS : "Rien de ce qui est à gauche ne nous est étranger"

Le socialiste Emmanuel Maurel était l'invité de "L'Interview J-1", jeudi, à la veille clôture des candidatures pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Emmanuel Maurel, député européen socialiste et candidat à la tête du PS, était l'invité de l'émission "L'Interview J-1" jeudi 25 janvier sur franceinfo. (FRANCEINFO)

L'eurodéputé et candidat au poste de premier secrétaire du Parti socialiste, Emmanuel Maurel, était l'invité de L'Interview J-1, jeudi 25 janvier, à la veille de la clôture des candidatures.

franceinfo : Le PS est réduit à sa portion congrue, il manque de militants, mais vous êtes cinq - voire six si Julien Dray annonce sa candidature - à vouloir en prendre la direction, à s'affronter sur les ruines du parti. Est-ce que cela ne frise pas le ridicule ?

Emmanuel Maurel : Je ne crois pas à partir du moment où chaque candidat à un projet spécifique et singulier à porter. C'est mon cas. J'ai pris cette décision parce que j'avais la certitude qu'on pouvait relever le PS et qu'il y avait un certain nombre de conditions pour renouer avec un électorat qui nous a fait défaut.

Donnez-nous un exemple qui vous différencie des autres ...

Très clairement, le rapport au bilan de ce quinquennat. Quand Stéphane Le Foll, par exemple, nous explique que ce qui a manqué aux socialistes pendant 5 ans, ce sont des problèmes de communication et que, sur le fond, il n'y avait rien à mettre en cause, j'ai une divergence de fond.

Autre différence : vous êtes prêt à vous allier un jour avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon aux élections locales ... 

Je dis plus exactement qu'à partir du moment où on est clair dans notre opposition à Macron (...), on cherche des alliances, c'est bien naturel. Pour moi, rien de ce qui est à gauche ne nous est étranger. Et si on arrive à des convergences programmatiques, si on se retrouve dans des luttes, eh bien, il ne s'agit pas d'ostraciser un quelconque parti.

Martine Aubry, la maire PS de Lille, figure du parti, a annoncé son soutien à Olivier Faure. Et vous, qui avez-vous avec vous ?

Aujourd'hui, il y a 500 militants, élus locaux, cadres nationaux, qui ont signé mon texte. Et je pense qu'à la fin du week-end, on sera à plus de 1 000. Il y a des figures nationales en effet, leur avis compte, mais ce qui compte, c'est la réalité du terrain et les gens qui font vivre le parti au quotidien.

Emmanuel Macron s'est rendu dans le Puy-de-Dôme, ce jeudi, au chevet du monde paysan. Le président de la République a menacé de dénoncer ces distributeurs qui baissent les prix au mépris des producteurs... Est-ce une bonne méthode selon vous?

Incontestablement (...) Mais là où Emmanuel Macron n'est pas cohérent, c'est qu'à la fois il fait ses vœux et ses propositions et, de l'autre, il accepte que l'Europe continue de négocier des traités de libre-échange qui vont mettre un peu plus en difficulté les agriculteurs. Le Ceta, par exemple, ce sont des dizaines de milliers de tonnes de produits qui vont être importées, là où le marché européen n'en a pas besoin. Et puis, ce que j'aurais aimé aussi, c'est qu'il prépare la conversion de l'agriculture française à l'agro-écologie. Mais, sur la question spécifique de la grande distribution, en effet, il faut pratiquer le "naming and shaming" pour "nommer" pour dénoncer et "mettre la honte".

Autre actualité de cette soirée : la situation bloquée entre le gouvernement et les surveillants pénitentiaires. La CGT a rejeté le projet d'accord présenté par la chancellerie. Pensez-vous comme certains que la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, devrait démissionner ?

Ce qui explique la réaction mitigée des syndicats, c'est la méthode : plutôt que de faire une grande table ronde où on met tous les syndicats autour de la table, on pose le problème et on se donne le temps, manifestement la ministre a préféré consulter les uns sans les autres. Cela a été une erreur politique (...) C'est normal qu'un président de la République soutienne sa ministre, mais je trouve que sa ministre a fait preuve d'une forme de négligence dans cette affaire.

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