Rentrée scolaire : le nouveau ministre de l’Education nationale joue gros
Première rentrée scolaire délicate pour Pap Ndiaye, sur fond de crise des vocations enseignantes et de contractuels formés à la hâte pour y pallier.
Le monde enseignant est en ébullition et le malaise profond. C’est un baptême du feu particulièrement délicat. Le nouveau ministre est attendu au tournant par les syndicats enseignants. Mais à travers Pap Ndiaye, c’est en fait Emmanuel Macron lui-même qui joue gros. Parce qu’un gouvernement, c’est un peu comme une classe. Il y a des élèves plus ou moins bons, plus ou moins sages, des chahuteurs, des cancres et puis il y a forcément un chouchou. Celui que le prof couve d’attentions parce qu’il en espère attend beaucoup. Et le ministre-chouchou d’Emmanuel Macron, c’est Pap Ndiaye. C'est le chef de l'Etat qui a choisi personnellement cet historien pour l’installer rue de Grenelle, un pari autant qu’un symbole.
"Révolution culturelle"
La semaine dernière, Emmanuel Macron s’est même exprimé à la veille de la conférence de presse de rentrée du ministre, c’est assez inhabituel. Devant les recteurs d’académie réunis à la Sorbonne, Emmanuel Macron a explicité lui-même la nouvelle méthode, la "Révolution culturelle" qu’il entend mettre en oeuvre dans l’Education Nationale. Une méthode, faite de souplesse et d’expérimentations, inaugurée à Marseille. En juin, ce fut d’ailleurs le lieu du premier déplacement de Pap Ndiaye, dans le sillage du chef de l’Etat. On se souvient des images, de ce ministre muet, et discret, très discret, toujours deux pas en retrait d’un Emmanuel Macron comme souvent très disert. Et, signe de l’attention que le chef de l’Etat lui porte, l’Elysée a veillé de près à la composition du cabinet du ministre pour y placer de vrais professionnels du monde de l’école.
Objectif : la réconciliation avec les enseignants
Pap Ndiaye n’est pas un politique, il n’est pas aguerri aux joutes parlementaires et aux polémiques médiatiques. À peine nommé, il a été couvert de quolibets par une partie de la droite et par l’extrême droite qui l’a caricaturé en communautariste anti-républicain. Emmanuel Macron mise sur le tempérament consensuel et la prudence pour apaiser le climat autour de l’école. Et pour le réconcilier avec les profs.
Mais il se souvient aussi que son ex-chouchou, Jean-Michel Blanquer, longtemps en cour à l’Elysée, avait réussi des débuts en fanfare. Avant d’être emporté par une succession de ces polémiques dont l’école, ce haut-lieu symbolique de notre République, est si souvent le chaudron.
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