Remaniement : un nouveau Premier ministre pour quoi faire ?
Donner un nouvel élan, c’est toujours l’objectif recherché par un président qui désigne un nouveau chef de gouvernement en cours de mandat. Emmanuel Macron a bien besoin de relancer un quinquennat mal embarqué dès les législatives de juin 2022, faute de majorité absolue, et chaotique depuis. Élisabeth Borne s’est usée à la tâche, elle a fait adopter près d’une cinquantaine de textes, dont deux réformes emblématiques, celle sur les retraites et la loi sur l’immigration. Mais au prix d’une crise sociale puis d’une crise politique, d’une majorité parfois bousculée, et de l’hostilité d’une bonne partie de l’opinion.
Emmanuel Macron doit donc contre-attaquer sur plusieurs fronts, l’exécutif doit à la fois remonter la pente de l’impopularité, surtout à l’approche d’un scrutin européen délicat, et ressouder les rangs de la majorité. Parmi les noms des prétendants qui circulent, Gabriel Attal a l’avantage de cocher les deux cases. C’est le ministre le plus populaire, bien plus que celui de la Défense Sébastien Lecornu, ou que l’ex-ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, tous deux inconnus du grand public et dont les noms circulent également.
Plus d'idées neuves, plus de projet... la panne sèche !
Ces trois hommes ont surtout des points communs, ils sont jeunes et doivent tout au chef de l’État. Mais Gabriel Attal est surtout un communicant, plus qu’un réformateur, une sorte de mini-Macron, ce qui plaît au président qui a souvent reproché à ses troupes, dont Élisabeth Borne, de ne pas "vendre" suffisamment leur action, de manquer de "faire savoir". Mais quel que soit l’heureux lauréat, l’un de ceux-là, ou un autre, il va se heurter à un défi bien plus difficile à relever.
Emmanuel Macron s’est fait réélire en 2022 sur la base d’une non-campagne et d’un mini-programme. L’essentiel a été accompli : les retraites, l’immigration et la planification écologique. Il n’y a plus rien, ou presque, en magasin. Bruno Le Maire réclame la relance des réformes, Élisabeth Borne a souligné cette urgence dans son communiqué d’adieu. Et Emmanuel Macron lui-même a promis ce qu’il appelle un "rendez-vous" avec la Nation. Mais pour conclure lors d’un rendez-vous, il ne suffit pas d’y envoyer un petit jeune bien propre sur lui, pour séduire, il faut aussi qu’il ait de la conversation, en l’occurrence, des idées neuves et un projet de gouvernement, un vrai.
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