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Présidentielle 2022 : que restera-t-il du Parti socialiste après le second tour ?

La maire de Paris Ane Hidalgo apparaît en grande difficulté dans les sondages. Une situation qui annonce un lendemain de scrutin pénible pour le PS ? L'édito politique de Renaud Dély.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La candidate socialiste à la présidentielle, Anne Hidalgo, en meeting à Limoges (Haute-Vienne), le 22 mars 2022.  (PASCAL LACHENAUD / AFP)

Le 11 avril, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, le réveil risque fort d’être assez difficile pour certains "éléphants". A l’issue d’une campagne aux allures de chemin de croix, Anne Hidalgo oscille entre 2 et 3% d’intentions de vote dans les sondages. Soit derrière le communiste Fabien Roussel, et au coude-à-coude avec Jean Lassalle… Presque de quoi regretter la débâcle de Benoît Hamon et ses 6 % des voix, il y a 5 ans. 

Le paradoxe socialiste

Le pire score d’un candidat socialiste, 5 %, c’était Gaston Defferre en 1969. Si Anne Hidalgo n’atteint pas ce seuil de 5 %, c’est d’abord la survie financière du PS qui serait en jeu. Le parti est déjà au bord de la faillite et il ne pourrait pas se faire rembourser ses frais de campagne par l’Etat. Et puis au-delà, c’est la survie politique du PS qui serait en question. Qui pour tenter de le reconstruire ? Quel avenir pour la social-démocratie ? François Hollande a déjà montré la semaine dernière en meeting qu’il piaffe de s’atteler à ce défi qui paraît insurmontable…

Le PS a quand même encore de nombreux élus, et c’est tout le paradoxe. Si les socialistes ont disparu au plan national, qu'ils ne sont plus une force de gouvernement, ils restent une force de gestion à l’échelon local, très présente dans les territoires. Le PS a ainsi conservé ses cinq grandes régions, la plupart de ses grandes villes, et il en a même conquis quelques-unes, comme Nancy et même Marseille. C’est devenu un syndicat d’élus locaux, avec quelques fiefs par-ci par là, et de vastes géographiques d’où il a largement disparu. Comme la SFIO moribonde des années 60, avant que François Mitterrand ne reconstruise le PS au congrès d’Epinay.

Une illusion d'optique

Parmi ces fiefs, il y a la ville de Paris, et ce ne sera pas une mince affaire pour Anne Hidalgo que de le préserver si elle revient à l’Hôtel de ville, lestée de 2 ou 3 % à la présidentielle. L’opposition va aussitôt repartir à l’assaut : Rachida Dati et la droite vont la pilonner, surtout avec l’échéance des JO Paris 2024 en vue. Et ça devrait secouer au sein de sa propre majorité. Ses alliés écologistes, qui sont déjà remuants, risquent de remettre un peu plus en cause son autorité. On s’aperçoit que les municipales d’il y a deux ans ont agi comme un trompe-l’oeil. Les Marcheurs se sont sabordés avec leurs divisions et l’explosion en vol de Benjamin Griveaux. En plein Covid, le scrutin a été marqué par une abstention record. Et Anne Hidalgo a fini par croire que sa réélection lui ouvrait les portes de l’Elysée. Une illusion d’optique qui pourrait finir par lui faire perdre les clefs de l’Hôtel de ville.

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