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Présidentielle 2022 : en cas de victoire de Marine Le Pen, à quoi ressemblerait son gouvernement ?

Marine Le Pen répète que si elle est élue présidente de la République, elle bâtira un gouvernement "d'union nationale".

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, découvre les résultats du premier tour avec ses proches, à Paris le 10 avril 2022 (JOEL SAGET / AFP)

Pour l’heure, on sait surtout avec qui Marine Le Pen ne gouvernerait pas. Mercredi 13 avril, elle a par exemple assuré qu’elle ne prendrait dans son gouvernement ni Éric Zemmour, ni Marion Maréchal. Ces deux-là incarnent la face infréquentable de l’extrême droite. Malgré leur soutien, pas question de s’afficher avec eux alors qu’elle s’applique à paraître inoffensive. Rappelons qu’il y a quelques semaines, la candidate du RN a carrément accusé Éric Zemmour d’être entouré de "nazis". Pas question non plus de pardonner à tous ceux qui l’ont quittée durant cette campagne, comme les députés européens Gilbert Collard et Nicolas Bay ou encore le sénateur Stéphane Ravier.

>> Comment Marine Le Pen a gagné la bataille de l'extrême droite face à Éric Zemmour

L'union nationale, un mirage ?

Parmi les noms que Marine Le Pen a cités jusqu'ici, pas une seule recrue. Uniquement des élus du Rassemblement National comme les députés européens Jean-Paul Garraud et Hervé Juvin, ou celui auquel elle a confié la présidence du parti par intérim, Jordan Bardella. Il y a quelques mois, Marine Le Pen agitait la promesse d’une "union nationale" qui irait d’Éric Zemmour à Arnaud Montebourg. C’était un mirage : elle récuse Zemmour ; quant à Arnaud Montebourg, il n’a jamais été question qu’il la rejoigne. L’ancien ministre de François Hollande appelle clairement à voter Emmanuel Macron pour "faire barrage à l’extrême droite".

Non seulement Marine Le Pen n’affiche pas de nouveaux renforts, mais elle doit cacher quelques recrues récentes. Par exemple l’ancien ministre UMP Thierry Mariani, passé au RN il y a trois ans. Elle en avait fait une tête de gondole aux régionales l’an dernier ; il devait conquérir la région Paca. Il a perdu, et a quasiment disparu de la campagne présidentielle. Ce soutien de Bachar Al-Assad est jugé beaucoup trop proche de Vladimir Poutine, "le seul dirigeant européen estimable" selon lui. Il a été prié de se faire discret et Marine Le Pen a même assuré quelle n’en ferait pas son ministre des Affaires Etrangères.

Manque de cadres

C’est la preuve que l’extrême droite ne parvient pas à briser son isolement et à compenser son manque de cadres. LR est un parti en décomposition, mais pas un seul de ses dirigeants n’a rejoint le RN. Et Marine Le Pen a beau affirmer que la fameuse "dédiabolisation" est accomplie, elle est en réduite à assurer que des hauts fonctionnaires anonymes travaillent pour elle, et la rejoindront demain au pouvoir. Mais sans jamais pouvoir citer un nom. Mot pour mot ce que disait son père, Jean-Marie Le Pen, il y a vingt ans, au lendemain du 21 avril 2002.

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