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Les Républicains sont-ils devenus les supplétifs de la macronie ?

Tiraillé entre compromis et compromission, le parti a du mal à se faire une place dans le nouvel échiquier politique. Au point de se laisser absorber par la majorité présidentielle. 

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Christian Jacob, l'ancien président du parti Les Républicains, et Emmanuel Macron à l'Elysée, le 21 juin 2022.  (MOHAMMED BADRA / POOL / MAXPPP)

Les 62 députés du parti gaulliste, du moins ce qu'il en reste, sont face à un dilemme : s'opposer, au risque d'être marginalisés, ou bien coopérer, au risque d'être absorbés. Sans le soutien du groupe Les Républicains, les élus de Renaissance, empêtrés avec la majorité relative, n'auraient jamais pu faire voter le projet de loi sur le pouvoir d'achat dans sa mouture gouvernementale. Avec la ristourne augmentée et prolongée qui fera passer le litre de carburant à 1,50 €, la défiscalisation des heures supplémentaires ou bien la conversion des RTT en salaire, les LR ont marqué des points. 

>> Rachat des RTT, défiscalisation des heures supplémentaires... Ces quatre mesures portées par la droite qui ont été approuvées par la majorité présidentielle

Certains députés de droite se sont même vantés d'avoir fait bouger le gouvernement. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et ex-membre des LR, a vu en son ancien groupe un précieux soutien. Une sorte d'élargissement de la majorité, au prix de modestes concessions. Les Républicains oscillent entre compromis et compromission... Et la frontière entre les deux est mince. 

Les Républicains avaient pourtant refusé un accord de gouvernement avec Emmanuel Macron, de peur d'être absorbés. C'est ce qui risque pourtant de leur arriver, même si le groupe entend durcir le ton à la rentrée, notamment sur l'immigration ou les retraites.

Pas de quoi peser en 2027

Une figure désabusée du parti qui veut rester anonyme confiait lundi 1er août : "LR, c'est fini ! Pas d'espace de liberté, pas de créneaux pour arriver au pouvoir." Pour ce pilier de la droite traditionnelle, le parti est tiraillé entre l'identitaire, incarné par Eric Ciotti, ou le social et populaire, incarné par Aurélien Pradié. Entre les deux, une belle ligne de fracture et pas de quoi peser en 2027. Il fallait aller au gouvernement pour tenter de gagner, mais de l'intérieur. 

Le parti va élire son nouveau président lors du congrès prévu début décembre 2022 et ce n'est pas sûr que ça lui permette de se relancer. Laurent Wauquiez ne sera pas candidat, comme si, pour un grand nombre de ses électeurs, le parti était trop étriqué pour se présenter à la présidentielle. Après tout, la droite est déjà au pouvoir : Bruno Le Maire, Gérald Darmanin qui rejoue Nicolas Sarkozy place Beauvau, Edouard Philippe passé par Matignon, ou encore même Emmanuel Macron qui n'est pas sans rappeler Valéry Giscard d'Estaing par certains aspects. Selon un responsable du parti, ce n'est pas la droite classique, en partie au gouvernement, mais Marine Le Pen qui pourrait récupérer les déçus du macronisme. Pour conjurer cette augure, il reste un quinquennat. Nous avons encore un peu le temps.

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