Législatives 2022 : Jean-Luc Mélenchon, son programme et son tempérament, cibles prioritaires des macronistes
À l’approche du premier tour des législatives, l’inquiétude gagne la majorité qui change de ton et attaque la Nupes.
La fébrilité gagne les rangs macronistes. Selon certains sondages, le chef de l’État pourrait être privé de majorité absolue à l’Assemblée et ne disposer que d’une majorité relative. L’heure est donc au changement de stratégie. Après une longue période d’évitement, l’exécutif s’est enfin décidé à répliquer à Jean-Luc Mélenchon. Il faut dire que depuis des semaines, l’insoumis s’en donne à coeur joie. Il arpente le pays pour accuser Emmanuel Macron de pratiquer une politique de "maltraitance sociale" et d’instaurer "l’enfer pour les pauvres". Omniprésent dans les médias et en meetings, voilà que Jean-Luc Mélenchon a réussi à impulser une dynamique à la Nupes, au point de sortir la majorité de sa torpeur.
Emmanuel Macron lui-même a dégainé en fin de semaine une formule pour renvoyer dos à dos le danger des projets de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen : "Désordre et soumission !". Pour mobiliser ses électeurs, le chef de l'État veut agiter l’épouvantail Mélenchon, un peu comme il avait usé de l’épouvantail Le Pen pour gagner la présidentielle. Cette fois-ci, il s’agit de rameuter l’électorat du centre et de la droite, en particulier les retraités, en fustigeant à la fois à la fois le style brutal, le tempérament sanguin de Jean-Luc Mélenchon et le caractère irréaliste d’un projet que l’insoumis chiffre lui-même à 250 milliards d’euros par an.
Brandir "le danger Mélenchon"
Les poids lourds de la majorité ne lésinent pas sur les moyens. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dénonce "l’autoritarisme d’un Chavez gaulois dont le projet conduirait le pays à la faillite et à la soumission à l’islam politique". Et le patron des députés marcheurs, Christophe Castaner, accuse carrément Jean-Luc Mélenchon de "reprendre tous les clichés du monde soviétique" avec "réquisitions, interdictions et nationalisations".
Les macronistes redoutent un bon score de la gauche unie au premier tour, qui devrait être en mesure de se qualifier dans la plupart des circonscriptions. Mais c’est au second tour que la majorité entend brandir le danger Mélenchon pour rassembler large. S’il parvient à éviter une cohabitation avec la gauche, il restera pour Emmanuel Macron un autre écueil à surmonter : une cohabitation au sein de son propre camp si sa majorité dépend des élus MoDem de François Bayrou, voire, plus compliqué encore, des députés du mouvement Horizons d’Edouard Philippe.
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