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Édito
Quatennens et Bayou de retour à l'Assemblée : deux situations radicalement différentes
L'insoumis Adrien Quatennens et l’écologiste Julien Bayou ont refait leur apparition à l'Assemblée. Le premier défend des amendements lors du débat sur la réforme des retraites, sous les applaudissements de certains députés insoumis, mais sous les huées du groupe Renaissance et de députés de gauche et écologistes. Le second a recouvré, lui, le droit de s’exprimer dans les médias et au Palais-Bourbon au nom du groupe Vert, après avoir dû se mettre en retrait.
Sur le fond, les deux cas n’ont rien à voir. Adrien Quatennens est coupable. Il a été condamné pour violences conjugales à quatre mois de prison avec sursis et il a reconnu les faits. Julien Bayou, lui, est innocent. Il est même victime d’une sorte de dénonciation calomnieuse sur fond de cabale politique puisqu’il n’y a ni plainte, ni plaignante, ni même aucun fait potentiellement délictueux qui ait été rapporté.
Le point commun entre ces deux affaires, c'est le naufrage des partis politiques et de leurs procédures internes. La cellule d’Europe Ecologie-les Verts n’a pas été capable d’auditionner une quelconque prétendue victime de violence psychologique. Ce qui n’empêche pas la députée Sandrine Rousseau de refuser d’innocenter Julien Bayou et de répéter qu’elle soutiendra toujours la "parole des femmes"... même quand elles ne disent rien, donc.
Quant à la cellule similaire des insoumis, elle n’a servi à rien. Pas plus que la suspension de quatre mois infligée à Adrien Quatennens, qui ne l’a pas empêché de revenir siéger et débattre dans l’hémicycle.
Opportunité politique et éthique personnelle
Les décisions de justice doivent prévaloir, toujours. Adrien Quatennens a été condamné parce que son épouse a porté plainte devant la justice, pas devant la cellule des insoumis. Elle a sans doute bien fait, au vu du soutien accordé par Jean-Luc Mélenchon à son poulain. Quant à Julien Bayou, il a été la cible d’un règlement de comptes politique, mais jamais visé par la justice.
Dans ces deux cas, la propension des insoumis et des Verts à faire prévaloir leur propre justice, forcément politique, peut inquiéter. Car seul compte le droit, et les décisions de l’institution judiciaire. D’ailleurs, notons qu’Adrien Quatennens n’a pas été condamné à une peine d’inéligibilité. Il peut donc siéger à l’Assemblée. Le reste est affaire d’opportunité politique, et d’éthique personnelle.
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