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Édito
Loi sur les énergies renouvelables : la gauche à la rescousse du gouvernement ?

Au lendemain de la clôture de la COP27, un nouveau texte supposé accélérer la transition écologique arrive ce lundi devant la commission des lois de l’Assemblée… Et il pourrait réserver des surprises. L'édito politique de Renaud Dély.

Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 3 novembre 2022, à Paris.  (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Ce projet de loi sur le développement des énergies renouvelables est un texte important qui tombe à pic dans ce contexte de fortes attentes environnementales dans l’opinion. Il porte notamment, mais pas seulement, sur le déploiement des éoliennes, un sujet devenu emblématique, et même épidermique lors des dernières campagnes électorales.

>> Energies renouvelables : le gouvernement va-t-il réussir à trouver un second souffle pour faire passer son projet de loi ?

Ce projet de loi a été adopté en première lecture au Sénat : il a été amendé par la majorité de droite qui a, en partie, redonné la main aux élus locaux mais les sénateurs ont finalement abandonné deux amendements que les députés LR veulent réintroduire dans le texte, à savoir un droit de veto des maires sur l’implantation des éoliennes et l’interdiction d’en installer en mer à moins de 40 kilomètres des côtes.

Vers une transition politique ?

Or, ce sont deux lignes rouges inacceptables pour l’exécutif. Ce qui conduit le gouvernement à chercher des soutiens à gauche. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a multiplié ces dernières semaines les contacts avec les députés écologistes et socialistes. Plusieurs de leurs amendements devraient être intégrés et approuvés par la majorité macroniste, notamment la création d’un médiateur en charge de l’implantation des énergies renouvelables dans diverses zones prioritaires du pays. Résultat, les députés Verts et PS pourraient approuver ce texte. Et même les Insoumis, n’excluent pas, sinon d’approuver, en tous cas de s’abstenir, ce qui permettrait au gouvernement de faire adopter son texte grâce à la bienveillance de la gauche.

Si ce scénario se réalise, alors, ce serait un cas de figure inédit depuis le début de la législature. Et quand on observe les discussions engagées entre le gouvernement et la Nupes, on mesure l’importance prise désormais par l’enjeu environnemental dans l débat public. Au vu de l’urgence climatique, c’est sans doute le sujet qui devrait permettre aux uns et aux autres de dépasser les simples postures politiciennes. Même si la gauche continue de reprocher au gouvernement son "manque d’ambition", il lui est difficile de rejeter en bloc les avancées d’un texte qui vise à rattraper le retard français en matière de développement des énergies renouvelables. Sous peine de froisser une frange de ses électeurs. La transition écologique pourrait finir par accoucher d’une vraie transition politique…

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