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Édito
Emmanuel Macron face au spectre de la "chiraquisation" de l'Elysée
Le chef de l’Etat est sous pression des syndicats et de l’opinion. Alors, Emmanuel Macron veut aller vite. Vite, pour promulguer la réforme, on l’a vu samedi, quelques heures après la validation du Conseil constitutionnel. Et vite pour essayer de tourner la page de trois mois de crise et réenclencher la marche avant.
Emmanuel Macron ne veut laisser aucun espoir de pause ou de recul à ses opposants. Il répétera donc que la réforme entrera en vigueur dès le mois de septembre. Mais pour le reste, le mot d’ordre à l’Élysée, c’est une "logique d’ouverture". Le chef de l’Etat va donc tendre la main aux partenaires sociaux pour renouer le dialogue sur d’autres dossiers…
"Accélérer les réformes"
Mais, pour l’heure, pas question pour les syndicats de répondre à l’invitation de l’exécutif. Et à l’Élysée, on ne se fait pas d’illusion. On sait qu’il faudra du temps, un délai de décence. Laisser passer au moins la mobilisation du 1er mai que les syndicats espèrent historique, une sorte de baroud d’honneur ! Et puis après, sur quels sujets réenclencher le dialogue ? Une loi Travail qui porterait notamment sur la pénibilité, les reconversions, et l’emploi des seniors. Une série de chantiers spécifiques. Ou au contraire une grande conférence sociale, incluant notamment la question du pouvoir d’achat. Enfin, reste pour Emmanuel Macron un double écueil : à quel rythme avancer et avec qui ?
Car l’exécutif ne veut pas ralentir. Élisabeth Borne a même promis samedi d’"accélérer les réformes" Car un spectre plane sur l’Élysée, la "chiraquisation", l’immobilisme de la fin du règne de Jacques Chirac. Mais le souci, c’est que pour réformer, il faut d’abord une majorité. Faute de réussir à l’élargir, la Première ministre va devoir continuer de recourir à la même méthode parfois chaotique, celle de la recherche d’une majorité au coup par coup, texte par texte.
Et puis il faut aussi une direction, un cap. Emmanuel Macron entend donc ce soir redonner du sens, expliquer où il "veut emmener le pays dans les prochains mois", dit-on à l’Élysée. Il serait temps. Lundi prochain, il fêtera le premier anniversaire de sa réélection. Et comme cadeau, certaines mauvaises langues, dans la majorité, songeraient, paraît-il, à lui offrir une boussole pour le reste du quinquennat.
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