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Édito
Démission de Caroline Cayeux : la transparence a bel et bien gagné
Elle avait malencontreusement "sous-évalué" le patrimoine qu’elle avait déclaré lors de sa nomination. La Haute autorité a donc vérifié sa situation, mais, incapable de convaincre de sa bonne foi, Caroline Cayeux a donc dû quitter son poste. Son bref passage au gouvernement n’aura guère laissé de trace, à part une polémique déclenchée par une sortie jugée homophobe. Pour justifier son opposition passée au mariage homosexuel, elle avait cru bon lâcher qu’elle avait "beaucoup d’amis parmi ces gens-là". Une expression qui avait fâché jusqu’au cœur de l’exécutif… Visiblement, Caroline Cayeux était toute aussi maladroite en matière de déclaration de patrimoine.
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Une bonne dizaine de ministres
Ce n’est pas la première membre du gouvernement que la Haute Autorité pousse à démissionner. On se souvient que le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, avait du démissionner pour avoir omis de déclarer le cumul d’une dizaine de mandats et fonctions professionnelles. Son collègue en charge des PME, Alain Griset, était resté en poste jusqu’à sa condamnation pour déclaration de patrimoine incomplète en décembre dernier. Et au total, sous les quinquennats de François Hollande comme d’Emmanuel Macron, une bonne dizaine de ministres ont dû rectifier leurs déclarations initiales. Car il faut comprendre que la Haute autorité pour la transparence pour la vie publique, qui a été créée après l’affaire Cahuzac, n’intervient qu’après coup.
Pour vérifier les déclarations de revenus, de patrimoines ou d’intérêts des ministres ou des parlementaires. Si Caroline Cayeux a dû démissionner, c’est d’ailleurs parce que cette instance indépendante vient d’achever l’examen des déclarations des membres du gouvernement, qui seront rendues publiques dans quelques jours.
Finalement, peut-on dire qu'il s'agit d'une instance qui complique la tâche de l’exécutif ? Sans doute, notamment parce que la frontière est souvent plus floue en matière de conflits d’intérêt, un autre délit potentiel que traque la Haute autorité. Elle vient d’ailleurs de blanchir Agnès Pannier-Runacher, mise en cause pour les activités passées de son père dans le pétrole. Mais au total, la transparence y gagne bel et bien, et la nouvelle démission d’une ministre rattrapée par la patrouille vient illustrer ce progrès démocratique.
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