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Édito
Après la réforme des retraites, l'exécutif passe du "nouveau monde" à la semaine prochaine

Emmanuel Macron a encore fait les frais du mécontentement des Français jeudi dans l’Hérault, et l’exécutif se retrouve sur la défensive.
Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La Première ministre Elisabeth Borne et le président Macron à l'Elysée le 12 décembre 2022 (GONZALO FUENTES / POOL)

Mission : ramener le calme. Elisabeth Borne ne détaillera sa feuille de route que mercredi 26 avril et pourtant, le cap du gouvernement pour les cent jours à venir est limpide : apaiser les colères, éteindre les foyers d’incendies. Et cela ne va être simple, on l’a vu avec l’accueil houleux réservé au chef de l’Etat jeudi dans l’Hérault et mercredi en Alsace.

Résultat : côté annonces gouvernementales, fini le salé, place au sucré comme on dit dans la majorité. À chaque jour sa bonne nouvelle, sa mesure catégorielle visant à caresser dans le sens du poil une frange de la population. Mercredi, c’était la suppression de la perte d’un point de permis pour les petits excès de vitesse. Et le lendemain, l’annonce d’augmentations salariales pour les enseignants allant de 100 à 230 euros net par mois.

Les marges du gouvernement sont très faibles 


D’abord sur le plan financier. Bruno Le Maire répète qu’il veut ramener la dette de la France sous la barre des 3% du PIB en 2027. Fini donc le "quoiqu’il en coûte", les chèques exceptionnels et boucliers en tous genres, le  gouvernement doit trouver du sucré qui ne coûte pas cher. Et les marges de manœuvre politiques ne sont pas moins étroites. Faute de majorité solide, et parfois même de majorité tout court, l’heure n’est plus aux grands projets de réforme clivants qui enflamment le Parlement. Place aux petits textes, courts et consensuels et aux décrets, aux modifications réglementaires. Avec l’intention de faire du concret, de toucher à la vie quotidienne des gens en allégeant les démarches administratives et en améliorant le fonctionnement des services publics, en particulier les remplacements à l’école ou l’accès à un médecin traitant pour les patients qui en sont dépourvus.  

Pour l’exécutif, il ne s’agit plus de préparer les prochaines décennies, mais plutôt de gérer la semaine prochaine, puis la suivante. Fini l’avènement du "nouveau monde", le mot d’ordre de 2017, place à la gouvernance riquiqui, à la petite semaine. Bref, pour réparer la vaisselle cassée par la crise sociale, voilà le macronisme nouvelle période contraint de se convertir à l’action modeste et au verbe humble. Pas simple…  

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