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LCP explore les coulisses des débats présidentiels

Le documentaire "Face à face pour l’Élysée" retrace, avec de nombreux témoignages, l’histoire de ces duels d’entre-deux tours.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Le générique du documentaire "Face à face pour l'Élysée". (CAPTURE D'ECRAN LCP)

C’est en 1974 que la télévision française inaugure ce concept venu des États-Unis. Le débat Kennedy-Nixon a fasciné. Si Valéry Giscard d’Estaing est très à l’aise devant les caméras, François Mitterrand, lui, déteste l’exercice. Mais il se sent obligé d’accepter, tout en imposant une longue liste de règles dans l’espoir de rendre l’émission impossible. Depuis, il y a eu sept face-à-face et pour la première fois, un film les décrypte, appuyé par 30 témoignages d’anciens participants (Ségolène Royal, François Hollande, Marine Le Pen), de conseillers (Robert Badinter, Claude Guéant, Serge Moati, Pierre Moscovici, Emmanuelle Mignon, François Baroin…) et de journalistes arbitres de ces débats (Alain Duhamel ou Michèle Cotta). "Je suis revenue plusieurs fois à la charge pour convaincre Marine Le Pen. Je pense qu’elle s’est dit qu’avec ce format long, elle avait l’occasion de réécrire l’histoire", explique Cécile Cornudet, la réalisatrice. Le débat de 2017 a tourné au fiasco pour Marine Le Pen, perdue dans ses dossiers, agressive, ricaneuse et incapable d’expliquer certains points de son programme : "Elle n’avait pas assez préparé ce débat. Elle avait fait un coup dans l’entre-deux tours en annonçant le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan qui devait être son Premier ministre en cas de victoire. Mais il avait mis une condition : changer la position sur l’euro. Et ça a fait exploser le projet de Marine Le Pen. Elle n’a pas pris assez de temps pour réorganiser son argumentation".


Dans ce film, manquent à l’appel trois grands noms : Valéry Giscard d’Estaing (encore en vie au moment du tournage), Lionel Jospin et Nicolas Sarkozy, qui ont refusé de témoigner, chacun pour des raisons différentes : "Giscard n’avait pas envie d’affronter son image d’autant qu’il allait y avoir des archives où on le voit jeune et beau. Ça a créé un problème pour nous car la plupart de ses conseillers de l’époque sont décédés donc ça a été difficile de trouver des témoins de 1er rang. Lionel Jospin, lui, ne veut pas revenir sur son passé politique, il a dit non tout de suite. En revanche, Nicolas Sakozy a mis du temps avant de me donner sa réponse. Il aime bien être le seul dans les documentaires. C’est aussi peut-être le signe qu’il faut le croire quand il dit qu’il ne reviendra pas en politique !"

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