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Ils ont fait l'actu. "Les abus sexuels sont une oeuvre de mort", pour le président de la Commission d'enquête sur les abus sexuels dans l'Eglise

Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Mardi, Jean-Marc Sauvé, président de la Commission d'enquête sur les abus sexuels dans l'Eglise, la Ciase.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase, (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église). (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

29 novembre 2019. Pour sa première étape en région, la commission d'enquête sur les abus sexuels (Ciase) dans l'Église se déplace à Lille, à la rencontre des victimes. Pour Jean-Marc Sauvé, le président de ce groupe – créé après la révélation d'une série d'agressions pédophiles, il s'agit de reconnaître et d'entendre la souffrance des victimes, abusées majoritairement dans les années 1950 à 1970. "Nous voulons établir un état des lieux. Quel est l'ordre de grandeur des abus, des victimes et des abuseurs ? Comment et pourquoi les abus se sont-ils produits ? Pourquoi le silence s'est-il installé ?" Grâce à l'appel à témoignages, 3 000 victimes et 1 500 agresseurs ont déjà été recensés. Mais ces chiffres ne sont que provisoires car la commission n'en est qu'à la moitié de son travail d'enquête.

Avec le coronavirus, 50% d'appels en moins

Jean-Marc Sauvé, son président, espère pouvoir rendre son rapport à l'automne 2021, plus tard que prévu, mais la crise sanitaire est venu tout bouleverser. "Cela a interrompu l'expression des victimes, de façon très spectaculaire. Le nombre des appels a chuté de 50%", remarque Jean-Marc Sauvé qui s'est refusé – pendant le confinement – à recueillir la parole des victimes par visioconférence."On ne peut pas demander à quelqu'un qui a fait un cheminement douloureux d'en parler comme ça, à distance", note le président de la Ciase, très éprouvé par ce qu'il a entendu. "La parole des victimes est extraordinairement décapante. Les abus sexuels sont une oeuvre de mort et il faut que tout cela soit reconnu". À la rentrée, les auditions de victimes vont reprendre et la commission sur les abus sexuels dans l'Eglise poursuivra son tour de France, à Lyon, Dijon et Aix-en-Provence. En fin d'année dernière, les évêques ont voté le principe d'un forfait financier, versé aux victimes, en guise de dédommagement pour les souffrances subies.

Le numéro d’appel pour les témoignages : 01 80 52 33 55 et le mail victimes@ciase.fr

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