Denis, 26 ans, après le premier tour de l'élection présidentielle : "Une fois de plus, la jeunesse a été piétinée"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Mardi 12 avril, rencontre avec Denis, 26 ans, demandeur d'emploi à Paris.
Le mois dernier, Denis, 26 ans, nous racontait songer au "vote utile" à gauche. C'est ce qu'il a fait, dimanche 10 avril pour le premier tour de l'élection présidentielle, en votant pour Jean-Luc Mélenchon. Déçu, il ne regrette pas pour autant son choix. La lutte, dit-il, continuera dans la rue.
"Si je n'avais pas voté pour Jean-Luc Mélenchon, je l'aurais regretté"
"J'ai un peu l'impression de me réveiller et d'être en petite gueule de bois", lance ce demandeur d'emploi à Paris, âgé de 26 ans. Comme 31% des 25-34 ans qui ont voté, Denis a voté pour le candidat de La France Insoumise le jour du premier tour de l'élection présidentielle alors qu'il était davantage convaincu par le programme de Philippe Poutou. "Je fais parti des électeurs d'extrême gauche qui ont bien voulu se laisser convaincre par Jean-Luc Mélenchon", dit-il satisfait de son choix. "Si je n'avais pas voté pour Jean-Luc Mélenchon, je l'aurais regretté."
Deux jours après les résultats du premier tour, Denis ressent "une fracture entre les jeunes et les plus vieux". Selon lui, les préoccupations de la plupart des jeunes sont absentes au second tour : "On a deux candidats qui méprisent l'urgence sociale et l'urgence climatique et écologique. Je trouve ça terrible. Une fois de plus, la jeunesse est piétinée."
Cela fait des années que la jeunesse est étouffée.
Denis, 26 ans
À cela s'ajoute le fort taux d'abstention chez les jeunes. Près de la moitié des 18-24 ans (42%) et des 25-34 ans (46%) ne sont pas allés voter, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria publié dimanche 10 avril.
"Les compromis, c'est dans les urnes et les convictions dans la rue"
Pour Denis, la politique se joue maintenant dans la rue : "Je pense qu'il va y avoir quelque chose comme un grand printemps de la jeunesse. On ne va pas se laisser museler cinq ans de plus. Les compromis c'est dans les urnes et les convictions c'est dans la rue."
Quant au second tour, Denis n'a pas encore arrêté son choix. "Je vais réfléchir fort", dit-il. Ce qu'il espère surtout, c'est que "ce second tour va pousser les gens à se battre pour leurs idées, ailleurs que dans les urnes."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.