En Irak, l'Unesco accompagne la renaissance très progressive du "patrimoine multimillénaire"
En visite au musée national de Bagdad, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, a mis l’accent sur le retour de la vie culturelle en Irak. Un an après la réouverture de musée, un des plus fameux du monde, Audrey Azoulay a salué ce retour : "C’est un symbole majeur, parce que c’est ce qui symbolise ce renouveau culturel, le fait de pouvoir reconnecter les familles irakiennes, les écoles, les familles qui viennent maintenant ici gratuitement". Une visite d'autant est plus symbolique qu'elle intervient lors du vingtième anniversaire de la chute de Saddam Hussein.
D’ailleurs, comme pour rappeler à quel point les services publics irakiens sont restés en jachère, c’est dans le noir, pendant une longue panne d’électricité, qu’elle a terminé sa conférence de presse et signé le livre d’or du musée, une image parlante de l’Irak d’aujourd’hui.
"Ce patrimoine, qui est multimillénaire, a influencé toutes les grandes civilisations et c’est précisément ce qui avait été attaqué, délibérément détruit pendant l’occupation par Daech et qui avait même souffert de décennies de conflits auparavant"
Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCOà franceinfo
C'est un musée qui a beaucoup souffert après les pillages de 2003 et de longues périodes de fermeture. Il a été en partie détruit pendant la première Guerre du Golfe, pillé en 2003 et est resté fermé la plupart du temps depuis le début des années 90. Mais la communauté internationale s’est mobilisée pour rendre à l’Irak ce qui lui avait été volé et l’Unesco a joué un grand rôle, comme l’explique Audrey Azoulay : "Nous avons aidé pour la réouverture de ce musée national de Bagdad. Nous aidons aussi à la récupération de tous ces objets, de tous ces biens culturels qui ont été honteusement pillés pendant ces décennies." Audrey Azoulay a également proposé l'envoi d'une mission d'experts pour aider l'Irak à affronter une "crise structurelle".
Reconstruction
Et donc aujourd’hui, ce sont près de 10 000 pièces qui sont exposées et retracent l’histoire de la Mésopotamie, berceau des civilisations.
L’aboutissement de ce retour de la vie culturelle à Bagdad, ça a été l’ouverture gratuite du musée le week-end depuis fin février, afin de rendre ce patrimoine accessible à tous et notamment aux familles et aux enfants. Depuis 2018, plus de 150 millions de dollars ont été investis en faveur de l'Irak par l'UNESCO, selon un de ses porte-parole.
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