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Coupe du monde 2022 : ballons, maillots, écharpes... dans les coulisses de l'immense marché des articles de sport en Chine

Dans l'Est de la Chine, la ville de Yiwu héberge le plus important marché de gros de la planète : une véritable caverne d’Ali Baba qui se met aux couleurs du Mondial 2022 qui débute au Qatar dans moins de trois mois.

Article rédigé par franceinfo - Stéphane Pambrun
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Parmi les objets très recherchés avant la Coupe du monde au Qatar : les ballons, qui ne coûtent qu'1,5 euro, au marché de Yiwu, où travaille Mario ChevalIer, un Français. (STEPHANE PAMBRUN / RADIOFRANCE)

C’est un immense centre commercial sur cinq étages, grand comme 800 terrains de football. C'est Mario ChevalIer, le seul Français installé ici, à Yiwu, dans l'est de la Chine, depuis 14 ans où il exporte toutes sortes de marchandises vers le monde entier, qui fait le guide : "On y trouve de tout ! Ca peut aller des casseroles aux accessoires de piscine, en passant par les portes-clés. Les fournisseurs sont très réactifs et dès qu'il y a un produit tendance, comme bientôt avec la Coupe du monde de football, ils se mettent tous à réaliser les produits qui marchent", s'enthousiasme-t-il. 

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Wu Xiaoming confirme : "Nous avons reçu de nombreuses commandes pour la Coupe du monde depuis début avril. Les plus populaires sont les ballons de football dont le prix est inférieur à 1,5 euro. La demande dépasse largement l'offre", assure ce vendeur spécialiste en articles de sport, qui côtoie plus de 80 000 autres commerçants à Yiwu.

Avantage particulier de la ville : la plupart des produits sont fabriqués dans les usines alentours. Et si les prix sont aussi bas, c’est que les vendeurs, pour la plupart, utilisent sans autorisation les logos de la FIFA, de Qatar 2022 ou encore la mascotte du Mondial, qui commence le 20 novembre 2022, que l’on retrouve sur des porte-clefs vendus quelques centimes d’euros seulement.

Mario ChevalIer, Français installé à Yiwu, dans l'est de la Chine, exporte toutes sortes de marchandises vers le monde entier. (STEPHANE PAMBRUN / RADIOFRANCE)

"Les ouvriers travaillent la nuit, parfois le jour, au repos ensuite deux jours... "

Mais le marché a connu quelques sueurs froides : la production a souffert des confinements très stricts en raison du Covid-19 en Chine - empêchant toutes livraisons -, ainsi que les vagues de chaleur et la sécheresse des dernières semaines. 

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C'est donc aujourd'hui le sprint final pour les usines et les fournisseurs, qui doivent produire en temps et en heure et livrer les clients avant le mois de novembre. Et puis, depuis le début de l'année, économiquement, la situation s'est compliquée : d’abord les coûts du transport ont beaucoup augmenté, puis il y a eu l’inflation avec le prix des matières premières en forte hausse.

Et enfin, des coupures de courant intempestives provoqués par la canicule. "Pour les usines, actuellement, ce n'est pas facile à gérer. Ils ont des coupures d'électricité par le gouvernement et ce dernier ne prévient quand il va couper le courant. Ils doivent s'adapter pour travailler quand ils ont du courant : les ouvriers travaillent la nuit, parfois le jour, au repos ensuite deux jours... C'est difficile à gérer", précise Mario Chevalier.

Mais Yiwu garde quand même le sourire : ce sont plus de 30 milliards d’euros de marchandises qui ont été exporté depuis ce marché vers près de 200 pays depuis le début de l’année 2022, dont une grande partie de marchandises pour le Mondial. Si la Chine n’est pas qualifiée pour la Coupe du monde au Qatar, elle a déjà décroché le titre de premier vendeur.

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