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Seulement trois femmes sur 120 dirigeants dans les plus grandes entreprises françaises

Le constat est clair : pas une seule femme PDG parmi les soixante plus grandes entreprises françaises. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Sophie Bellon chez Sodexo est l'une des deux femmes présidentes de conseils d'administration des plus grandes entreprises françaises avec Anne-Marie Couderc chez Air France. (MAXPPP)

Au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes, une étude montre que les plus grandes entreprises françaises ne sont dirigées que par des hommes. Et pourtant, celles où les femmes sont présentes aux plus hauts niveaux de décisions sont, de loin, les plus performantes.

Pas une seule femme PDG parmi les soixante plus grandes entreprises françaises. L'observatoire Skema de la féminisation des entreprises vient de rendre sa copie. Elle est sévère pour les plus grandes boîtes du pays. Si une loi a permis aux femmes d'être plus nombreuses dans les conseils d'administration, au sommet, personne. La seule femme directrice générale d'une entreprise du CAC40, Isabelle Kocher, chez Engie, a été débarquée. Reste deux femmes présidentes de conseils d'administration : Sophie Bellon chez Sodexo et Anne-Marie Couderc chez Air France. Et donc désormais une seule directrice générale, Méka Brunel, chez le groupe immobilier Gecina.

Ce sont donc en 2020 trois femmes sur 120 postes de président de conseil d'administration ou de directeur général. C'est plus que mince, même si cette année l'entreprise Legrand, spécialiste des infrastructures électriques, va propulser à la tête de son conseil une femme, Angeles Garcia-Poveda. C'est à la gouvernance des entreprises que les femmes sont particulièrement absentes. Les femmes ne représentent que 18% des comités de direction. Un chiffre toutefois en légère augmentation ces dernières années.

Plus nombreuses dans l'encadrement 

Toujours dans cet échantillon des plus grandes entreprises françaises, les femmes représentent environ un tiers des cadres. Mais certaines boîtes se distinguent. L'étude de Skema identifie une catégorie d'entreprises dites féminines. Celles qui disposent d'un pourcentage élevé de femmes dans le comité exécutif, un pourcentage important de femmes chez les cadres et une politique affirmée de promotion des femmes. Le nombre de ces entreprises "féminines" a doublé. Il est passé de six à douze. Les nouvelles arrivées sont Publicis, EssilorLuxottica, Natixis, Pernod-Ricard, Sanofi, Carrefour et Société Générale.

Si certaines entreprises promeuvent les femmes à leur tête c'est qu'elles ont de bonnes raisons, parce que cette étude démontre une nouvelle fois qu'il y a un lien entre la féminisation de l'encadrement et les performances économiques de l'entreprise. Pour faire simple plus une entreprise compte de femmes à sa tête, plus elle est rentable. Quelques chiffres. La marge opérationnelle tout d'abord. Quand elle est de 10% dans les entreprises dont l'encadrement compte le moins de femmes, elle est de 25% dans celles qui en compte le plus. Quinze points, c'est ce que fait gagner en marge opérationnelle la présence des femmes au plus haut niveau. Même chose sur la performance boursière. Sur dix ans, les dix entreprises les plus mixtes affichent près de 300% de croissance contre 43% pour la moyenne des entreprises du CAC40.

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