Rapport du Sénat sur le télétravail : vers une révolution du travail à distance ?
Quel est l’avenir du télétravail ? Un peu plus d’un quart des salariés français le pratiquent au moins un jour par semaine, mais cette proportion pourrait fortement augmenter à l’avenir, selon un rapport sénatorial
La moitié des salariés français en télétravail, au moins quelques jours par semaine. C’est ce que prévoit la Délégation à la propective du Sénat dans un rapport que trois sénateurs de bords politiques différents viennent de remettre. Aujourd’hui, 29% des salariés le pratiquent au moins un jour par semaine, selon un récent sondage. Pour rappel, avant la crise sanitaire 3% télétravaillaient régulièrement et 4% occasionnellement, ce qui faisait plafonner à 7% le nombre de télétravailleurs.
D’après les sénateurs, en ne raisonnant plus par métier, mais bien par tâches réalisables à domicile, la moitié des travailleurs auraient dans leurs activités professionnelles au moins quelques tâches qu’ils pourraient faire de chez eux, ce qui les placerait au moins un jour par semaine au travail à domicile.
Les sénateurs estiment que la productivité pourrait y gagner, notamment pour tous les travaux créatifs, davantage que pour les tâches répétitives. Le rapport estime aussi que le télétravail contribue au déploiement du numérique et donc à la modernisation des entreprises, mais il pointe un risque de fracture numérique. Pas tant entre les salariés eux-mêmes puisque que le télétravail ne demande que des compétences numériques basiques, qu’entre les entreprises, les PME semblant moins bien armées pour offrir un environnement numérique, des outils informatiques simples, propices au télétravail. Le Sénat parle de risque de "dictature informatique" en pointant le danger de tomber dans la dépendance de l’informatique d’entreprise.
Les DRH mettent en garde contre le 100% télétravail
Selon les directeurs de ressources humaines, les entreprises qui se convertissent au 100% télétravail pourraient être tentées par la délocalisation. Selon Benoît Serre, le vice-président de l’association des DRH, la France serait la première victime de ce mode d’organisation, compte tenu de son modèle social protecteur et coûteux.
Avec à la clé un risque de suppression de postes : "Si on a des métiers en 100% télétravail, prévient-il, je ne vois pas comment des entreprises maintiendraient leurs emplois en France."
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