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Pour le premier emploi, les jeunes Français misent sur l'intérêt du poste avant le salaire

L’institut Montaigne a interrogé les jeunes sur leurs motivations quand ils choisissent leur premier emploi. Aucun doute, les nouvelles générations cherchent du sens à leur vie professionnelle.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des entretiens d'embauche lors d'un Salon à Montbeliard (Doubs). (LIONEL VADAM / MAXPPP)

Le salaire ? Il n’est que secondaire dans le choix des 18-24 ans pour leur entrée dans la vie professionnelle. Dans une étude menée auprès de 8 000 jeunes en septembre 2021, l’institut Montaigne, s’est penché sur ce qui motive la génération qui arrive sur le marché du travail. 42% d’entre eux veulent avant tout travailler dans un domaine qui les passionne. Mais il y a de grandes différences entre les sexes. Les jeunes femmes sont bien plus sensibles que les jeunes hommes à ce critère. Il y a une différence de neuf points entre les deux sexes. Les femmes sont 47% à privilégier le critère de la passion sur tout autre, quand les hommes ne sont que 38% dans ce cas.

La rémunération ne vient que très nettement derrière. S’il reste la deuxième raison de s’engager dans un emploi, il n’est important que pour seulement 25% des jeunes interrogés par le groupe de réflexion. Viennent ensuite des critères très peu importants pour les jeunes. Le fait que le travail soit sûr, sans risque d’être au chômage ne joue par exemple que pour 6% des personnes interrogées. L’institut Montaigne souligne que cette hiérarchie dans les préférences dans cette génération se distingue nettement de celle de leurs parents pour lesquels, à cause de la crise qui sévissait, la sécurité de l’emploi arrivait en tête des critères de choix.

Les salaires pour ceux qui vivent dans les quartiers prioritaires d'une ville

L’institut Montaigne relève aussi des différences parmi les jeunes en fonction de leur origine. Plus le diplôme est élevé, plus on accorde de l’importance à l’intérêt du poste auquel on brigue. L’étude montre aussi que pour les jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville, le salaire passe avant l’intérêt du poste. Les auteurs de l’étude posent la question : "Ces jeunes se résignent-ils à ne pouvoir se réaliser pleinement dans le travail ?".

Autre particularité des jeunes : ils sont prêts à déménager pour exercer le travail de leur choix. L’étude dit qu’ils sont moins "localistes". Un sur cinq déclare même vouloir vivre à l’étranger. Et pour ceux qui veulent rester en France, c’est avant tout dans une ville moyenne qu’ils veulent travailler, à la campagne. L’agglomération parisienne n’attire que 7% d’entre eux, malgré les nombreuses opportunités d’emploi qu’elle présente.

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