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Les mères de famille qui travaillent ont 40% de stress en plus

Une très sérieuse étude britannique, basée sur des marqueurs biologiques, conclue que les femmes, mères de famille, qui travaillent à plein temps ont 40% de stress en plus que les femmes qui n'élèvent pas d'enfants. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les mères de famille qui travaillent ont 40% de stress en plus que les femmes sans enfant. (illustration) (ALIX MINDE / MAXPPP)

Sans surprise, une femme, mère de famille qui travaille à plein temps et élève deux enfants a un niveau de stress particulièrement élevé. Des chercheurs britanniques ont établi qu'elles avaient 40% de stress en plus que les femmes sans enfant et que la seule solution pour y remédier était de passer à temps partiel.

Les trois chercheurs des universités britanniques de Manchester et de l'Essex ont suivi plus de 6 000 personnes. Des infirmières ont régulièrement contrôlé 11 marqueurs biologiques liés au stress sur les personnes testées, comme certaines hormones et la pression artérielle.

Les chiffres sont étonnants. Ces marqueurs biologiques du stress sont 40% plus élevés chez les mères qui travaillent à plein temps, plus de 37 heures par semaine, et qui élèvent deux enfants par rapport aux femmes qui n'ont pas de charge de famille. Les marqueurs sont plus hauts aussi chez les femmes qui élèvent un enfant, elles ont 18% de stress en plus que les femmes sans enfants.

"C'est un peu la course contre la montre, on vit avec un chronomètre, on est fatiguée, on est stressée, parce qu'il faut gérer en parallèle la vie professionnelle, les dossiers, les projets, les collègues et tout ça avec des temps de transport qui ne cessent de s'allonger", raconte Catherine Boisseau-Marsault, déléguée générale de l'Observatoire de la qualité de vie au travail, aussi maman d'un garçon de 13 ans et d'une fille de 9 ans. 

Une solution, le travail à mi-temps

Les chercheurs britanniques ont une solution. Ils préconisent tout simplement le travail à temps partiel. Ils ont constaté que les horaires de travail plus souples ou le télétravail n'avaient pas de réelles conséquences positives sur le niveau de stress et ne changeaient rien au stress des femmes. 

La seule mesure efficace, selon eux, c'est donc de travailler moins. On sait pourtant que le temps partiel a souvent des effets négatifs sur le déroulement de la carrière, sur le niveau de rémunération et sur la retraite.

Catherine Boissau-Marsault suggère pour mieux concilier les contraintes professionnelles et la vie personnelle de "prendre des pauses déjeuner un peu plus courtes, partir à 17 heures pour récupérer les enfants à l'heure et sans stress et se remettre au travail une demi-heure, une heure, vers 20 heures, une fois que les enfants sont couchés ou ont terminé leur repas".

L'Observatoire de la qualité de vie au travail relève également dans son baromètre annuel, que 60% des salariés estiment que leur entreprise n'en fait pas assez pour les aider à concilier leurs contraintes personnelles et leur travail.

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