Les accidents et les maladies professionnelles des femmes augmentent
Contrairement à la tendance enregistrée chez les hommes, il y a de plus en plus d'accidents du travail chez les femmes.
Au travail, les inégalités entre les hommes et les femmes ne concernent pas que le salaire. En matière d'accidents du travail et de maladies professionnelles, les femmes sont également plus mal loties. C'est un mouvement constant dans le monde des entreprises : il y a de moins en moins d'accidents du travail. Bonne nouvelle, c'est un mouvement qui dure depuis quinze ans. Sauf que ça n'est pas vrai pour les femmes. Etrangement, alors que les accidents baissent de 30% pour les hommes, ils augmentent de 30% pour les femmes. Même si, en valeur absolue, les accidents du travail concernent encore davantage les hommes que les femmes. Exactement deux fois plus. La tendance est donc mal orientée pour les femmes.
les fameux troubles musculo-squelettiques
Même phénomène pour les maladies professionnelles et notamment pour la première d'entre elles – on parle de neuf maladies sur dix, c'est énorme – les fameux troubles musculo-squelettiques. Les TMS augmentent deux fois plus vite chez les femmes que chez les hommes. Et là, on est dans un contexte où ces maladies augmentent dans le monde du travail, au contraire des accidents. Plus 10 à 15% chaque année depuis vingt ans pour les TMS.
Des risques mal considérés par les entreprises
Selon l'Anact, l'agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail, qui a identifié ce phénomène, c'est dû au fait que les femmes occupent des postes dont les risques ne sont pas assez bien repérés. Pas assez bien pris en compte par les entreprises. Ce sont surtout les ouvrières qui sont touchées. Dans des secteurs comme l'agro-alimentaire, la grande distribution, le nettoyage ou les services à la personne. Elles y font des travaux répétitifs, cadencés, usants. Plus que les hommes. Elles sont aussi plus victimes de ce qu'on appelle les risques psycho-sociaux. L'Anact explique qu'elles ont moins d'autonomie dans leur travail et que le sexisme et les violences sexuelles dont elles peuvent être victimes ont des conséquences directes sur leur santé.
Côté égalité salariale, il y a aussi du nouveau. Les plus grandes entreprises doivent désormais publier un index de l'égalité hommes-femmes. Mais cette obligation ne fait pas peur à tout le monde : une entreprise sur cinq n'a toujours pas rendu sa copie deux mois après la date officielle. Elles ont encore un mois pour le faire. Faute de quoi il pourra y avoir des sanctions. Une pénalité qui pourra aller jusqu'à 1% de la masse salariale. Les inspecteurs du travail ont prévu de taper fort. L'égalité salariale est désormais l'une de leurs priorités. 7 000 contrôles sont prévus. Il va d'abord y avoir information, accompagnement... Mais ensuite, il y aura des mises en demeure. Et pourquoi pas les premières sanctions au portefeuille ?
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